Œuvre historique d'une rareté et d'une qualité exceptionnelles réalisée par Bernard Aubertin en 1961, année cruciale de sa première production post-monochrome. Cette datation situe l'œuvre parmi les tout premiers essais avec des clous, lorsque l'artiste développait un langage personnel d'origine conceptuelle et gestuelle, en parallèle au groupe Zero.

L'œuvre proposée est réalisée sur une planche de bois irrégulière et d'une épaisseur importante, qui n'est pas encore standardisée comme dans les productions ultérieures de la fin des années 60 et du début des années 70 : ce détail, apparemment secondaire, constitue en réalité un indicateur chronologique fort. Les premières œuvres appartenant au cycle des « Tableau Clous » étaient en effet construites avec des matériaux pauvres et de récupération, à la main, avec une approche plus artisanale et directe par rapport à la serialisation que Aubertin expérimentera à la fin des années 60. De plus, un autre élément distinctif de cette œuvre qui en atteste l'unicité et l'aspect historique est la densité et la disposition des clous : ils sont utilisés de manière très dense, avec une attention presque maniaque au rythme visuel et à la tension plastique. Encore plus important est le sens de pose des clous : dans cette œuvre, en effet, les clous sont enfoncés avec la pointe vers le bas dans la planche, une méthode rare et spécifique aux premières années, avant que l'artiste n'adopte systématiquement l'enfoncement standard avec la « pointe vers le haut ».
La densité et l’orientation des clous pointant vers le bas dans la planche créent un effet de tension et de suspension, rendant l’œuvre non seulement iconique mais aussi symboliquement chargée : une réflexion sur la relation entre force, ordre et chaos, centrale dans l’esthétique d’Aubertin.

Dans cette œuvre, le clou perd sa fonction purement constructive pour devenir un signe, une matière et une surface.

Cette lecture souligne l'importance de l'œuvre non seulement en termes esthétiques mais aussi historiques et chronologiques, contribuant à confirmer sa datation et son appartenance à la phase fondatrice du cycle des Tableau Clous.

L'œuvre est archivie au sein de l'Archivio Ufficiale Bernard Aubertin et est accompagnée d'un certificat d'authenticité et d'archivage délivré par le même Archivio. De plus, une déclaration tamponnée et signée par l'Archivio confirme la future publication de l'œuvre dans le Catalogue Général en préparation.

Un témoignage rare, authentique et muséal de l’origine de la pensée artistique de Bernard Aubertin.