Marc Monnier – professeur de littérature comparée à Genève -

Lettre autographe signée de Marc Monnier (1829–1885), écrivain franco-suisse, critique littéraire et professeur à l’université de Genève. Rédigée à Naples le 23 janvier 1858, cette lettre est adressée à un correspondant lié à la Revue suisse, avec laquelle Monnier entretient une collaboration suivie.

Dans ce courrier, il exprime ses remerciements pour un envoi, évoque des questions de publication et demande à son interlocuteur de relire un travail en cours qu’il ne peut lui-même corriger, estimant l’œuvre encore trop fraîche. Il termine en sollicitant les anciens numéros de la revue contenant deux de ses contributions, Poèmes libertins et Demis mots, affirmant son attachement à la scène littéraire suisse et à l’indépendance de la Revue suisse face à d’autres publications contemporaines.

Un document intéressant pour son contenu à la fois personnel, éditorial et critique, illustrant les échanges intellectuels transnationaux du XIXe siècle.

Transcription intégrale
Monsieur,
J’ai reçu votre billet de 128 francs et je vous en remercie.
Votre docteur A. Priori partira mardi 26 janvier. Je ne puis vous
l’envoyer que ce jour-là, et il ne l’a affranchi que jusqu’à Marseille, par des
raisons que je vous expliquerai un jour. Il en doit être ainsi de tous mes envois
d’ici, pour causes majeures. Je vous supplie, monsieur, de vouloir bien revoir
ce travail sur l'épreuve, et suppléer aux corrections que je ne saurais faire :
sur une œuvre encore trop récente, je ne vous l’expédie déjà, que pour céder
à votre pressante et flatteuse inspiration.

Veuillez rendre à Monsieur Bovet et recevoir, monsieur, pour
vous-même toutes mes plus vives sympathies.

Marc Monnier
Naples, 23 janvier 1858

—

Je n’ai plus vu la Revue suisse depuis plus d’un an. Si vous pouviez
m’envoyer les N° de l'an dernier qui contiennent mes Poèmes libertins et
mes Demis mots, vous me rendriez un service énorme. Traitez-moi en
abonné, en simple acheteur, je vous prie ; mais je tiens beaucoup à garder ce que je
fais, et à lire ce qui se fait en Suisse. Je suis enchanté que la Revue ne se
soit pas fondue avec la Bibliothèque, dont j’ai tort à me plaindre et où l’on
n’ose rien.

À propos de l’auteur
Marc Monnier (1829–1885) fut professeur de littérature comparée à Genève. Auteur de nombreux essais sur la littérature européenne, il s’est aussi illustré par ses textes humoristiques et satiriques (Théâtre de marionnettes, Les Contes humoristiques). Sa correspondance témoigne de ses liens étroits avec les milieux littéraires suisses, italiens et français.

Détails techniques
Auteur : Marc Monnier (1829–1885)

Type : Lettre autographe signée

Lieu : Naples

Date : 23 janvier 1858

Format : 1 page in-4

État : Bon état ; pli central marqué, papier bleuté

Envoi soigné dans un carton rigide.