Stefanie Schneider - Kelly II (Beachshoot)

Kelly II (Beachshoot) - 2005

Tirage C-Print d'archive, basé sur le Polaroid original.

20x20cm.
Édition de 10 exemplaires, plus 2 épreuves d'artiste.
Certificat et étiquette de signature.
Inventaire de l'artiste n° 1450.16.
Excellent état.
Non monté.


Séance de plage

Ces fantasmes photographiques sont déterminés par des contraintes soigneusement choisies et l'utilisation d'attributs symboliques. Les poteaux de télégraphes, les avions, les vastes friches, un pont de train ou une voiture américaine des années 50 racontent de la même manière des histoires différentes, tout comme les perruques criardes, les jouets pour enfants, un foulard ou une vieille caméra super 8.
Le travail de Schneider puise dans des anecdotes et des récits, mais aussi dans sa perspective européenne spécifique sur l'Amérique. Le monde de ses photographies est peuplé de garçons à la poitrine étroite et de filles fragiles, qui ne semblent pas conscientes de leur propre jeunesse et de leur beauté. Leur insouciance est envahie par un monde adulte menaçant, auquel ils s'opposent par leur absence de compromis juvénile. Et en réalité, son travail a un aspect autobiographique, puisque l'artiste fait d'elle-même et de ses amis le sujet de la caméra.
Stefanie Schneider photographie ses « mises en scène » avec un appareil Polaroïd. Ce média, qui est généralement considéré comme un moyen de conserver l’immédiateté documentaire, est utilisé dans son sens inverse : les lieux, les postures, les costumes et surtout les parties d’images qui attirent l’attention sont mis en scène. Ce « dispositif technique » reflète à la fois sa méthode et son objectif : la lauréate de la Folkwangschule Essen n’utilise que du matériel Polaroïd périmé. Des traces, des scintillements, des taches noires et des changements massifs de couleur ajoutent une seconde couche de réalité aux prises de vue et remettent en question la validité des images, des symboles et la pertinence des souvenirs.
De ces images qui semblent amateur et désinvoltes se dégage une impression d'authenticité sur laquelle on tombe d'un moment à l'autre. - Petra Prahl