Wobè - Dan - Côte dIvoire

00sinds 28 jun. '25, 05:09
€ 500,00
Deel via
of

Beschrijving

Une cuillère à festin de Dan Wobè, région de Douedoué, Côte d'Ivoire, également connue sous le nom de « Wunkirmian ».

Au cœur de l'Afrique de l'Ouest, parmi le peuple Dan en Côte d'Ivoire et au Liberia, les objets du quotidien portent souvent des significations culturelles profondes. Un de ces objets est la cuillère Dan — un ustensile magnifiquement sculpté qui dépasse largement son usage pratique.

La cuillère Dan est un symbole d'hospitalité et de respect. Ce n'est pas seulement un ustensile pour manger, mais aussi une représentation du statut social et de l'honneur. Cela est d'autant plus vrai lorsqu'il est associé à la figure de la Wunkirmian — une femme vénérée qui joue un rôle essentiel dans sa communauté.

La Wunkirmian est connue pour sa générosité, son leadership et son hospitalité avec grâce. Elle possède souvent une cuillère Dan, qui marque sa position estimée et sa capacité à prendre soin des autres. Dans la culture Dan, partager la nourriture avec un invité en utilisant cette cuillère spéciale signifie chaleur, amitié et liens sociaux.

À travers cette tradition, le peuple Dan montre comment même des objets simples peuvent porter des histoires et des valeurs puissantes. La cuillère devient un pont entre les gens, symbolisant le respect, la bonté et la richesse de leur patrimoine culturel.

Les artistes des communautés Dan du Liberia et de la Côte d’Ivoire ont perfectionné l’art de sculpter d’impressionnantes cuillères en bois, véritables œuvres de sculpture virtuoses. Ces cuillères cérémonielles, connues sous le nom de wunkirmian ou wakemia (ce qui se traduit par « cuillère associée aux festins »), sont des insignes de prestige reconnaissant une femme pour sa générosité incomparable. De grande taille (pouvant mesurer jusqu’à deux pieds), elles ne sont pas tant des objets utilitaires que des symboles de statut et de pouvoir spirituel. La qualité de l’artisanat et la complexité du design constituent l’importance de l’œuvre.

Symbole d'honneur et de statut, les wunkirmian sont la possession des wunkirle ou wakede, « femme agissante lors des fêtes ». Un titre de grande distinction, il est attribué à la femme la plus hospitalière d'un quartier du village. L'historien de l'art allemand Hans Himmelheber, en collaboration avec Wowoa Tame-Tabmen, a mieux décrit le rôle du wunkirle dans un article dédié au sujet (Himmelheber et Tabmen 1965). Une femme de chaque quartier du village est honorée du titre de wunkirle. Lorsqu'une wunkirle devient vieille, elle choisit sa successeure parmi les jeunes femmes de son quartier (Johnson 1987, 17) et transmet ses wunkirmian. Avec cet honneur vient beaucoup de responsabilités — la wunkirle doit être d'une nature généreuse, offrant volontiers son hospitalité à quiconque à tout moment, organisant et fournissant des repas importants, et nourrissant les voyageurs. Pour pouvoir se permettre cette largesse, la wunkirle doit être réussie et industrieuse, et une fermière bien accomplie.

En plus d'être des emblèmes d'honneur, les wunkirmian détiennent également un pouvoir spirituel (Himmelheber et Tabmen 1965, 177). Ils sont la principale liaison d'une femme dan avec le pouvoir du monde des esprits et un symbole de cette connexion. Selon les paroles d'une wunkirle, Doa, les cuillères contiennent « tout le pouvoir et la renommée de la wunkirle » (Johnson 1987, 19). Chez les Dan, les wunkirmian ont été attribués un rôle parmi les femmes qui est comparable à celui que jouent les masques chez les hommes. Comme les masques, chaque wunkirmian reçoit un nom individuel. Lorsqu'un nouveau wunkirmian est sculpté pour remplacer un ancien, des sacrifices sont faits pour le renforcer. Dans de nombreux cas, les wunkirmian figurent dans les mêmes cérémonies que les masques, lançant du riz devant eux en guise de bénédiction pendant qu'ils traversent le village.

Dans ce contexte, l'une des responsabilités du wunkirle est de préparer le grand festin qui accompagne les cérémonies de mascarade. Les compétences agricoles excellentes, les talents organisationnels et les compétences culinaires du wunkirle sont sollicités pour accueillir et célébrer à bon escient les esprits de la mascarade. Lorsqu'une femme est choisie comme principale hôtesse d'un tel festin, elle défile en ville en portant la grande louche, symbole de son statut. Elle est suivie par une file de femmes de son quartier, chacune portant une casserole de riz ou de soupe cuite. Avec l'aide de ses nombreux assistants (généralement des proches ou amies), elle distribue des grains et des pièces de monnaie aux enfants de la communauté tout en dansant et chantant. L'événement crée une analogie visuelle profonde qui honore l'hôtesse, et les femmes en général, en tant que source de nourriture et de vie.

Fischer, E. et H. Himmelheber. 1984. Les Arts des Dan en Afrique de l'Ouest. Zurich : Musée Rietberg. Fischer, E. et H. Himmelheber. 1991. « Cuillères des Dan (Libéria/ Côte d'Ivoire). » Symboles de l'hospitalité, du service et de l'alimentation. Homberger, L., éd. Zurich : Musée Rietberg. Fischer, E. et L. Homberger. 2014. Maîtres africains : Art de la Côte d'Ivoire. Himmelheber, H. et Wowoa Tame-Tabmen. « Wunkirle, la femme la plus accueillante. » Dans Hommage à Alfred Bühler, éd. Carl M. Schmitz. Bâle : Pharos Verlag, 1965, pp. 171-181. Johnson, B.C. 1984. À la recherche d'un nom : Quatre sculpteurs Dan du Libéria. San Francisco : Université d'État de San Francisco. Johnson, B.C. 1987. Quatre sculpteurs Dan : Continuité et changement. San Francisco : Université d'État de San Francisco. Winizki, E. Cuillères africaines : African Spoons. Zurich : Musée Rietberg. Source : The Met NY - de leur exposition actuelle dans la Galerie 341, The Met Fifth Avenue.

Zoekertjesnummer: a151917941