Une sculpture en bois - Leso - Togo (Sans Prix de Réserve)

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Une sculpture Losso, au Togo du Nord. Signes d'usage rituel et d'âge.

Une sculpture losso désigne un type rare de sculpture figurative attribuée au peuple losso du nord du Togo. Ces sculptures sont rarement rencontrées dans des collections publiques ou privées et sont remarquables par leur iconographie distinctive et leur importance rituelle. Les losso, un groupe ethnique relativement petit, habitent la région autour de la ville de Niamtougou et partagent certaines caractéristiques culturelles avec des groupes voisins tels que les Moba et les Lamba, bien que leurs traditions sculpturales soient nettement différentes.

Les figures Losso sont généralement sculptées dans des bois durs denses, présentant souvent une surface patinée qui témoigne d'une exposition prolongée dans des sanctuaires en plein air ou des environnements naturalistes. Les formes sont généralement abstraites mais possèdent une forte emphase verticale, avec des torses allongés, une posture rigide et des traits faciaux minimaux. Les bras peuvent être sculptés près du corps ou totalement omis. Les jambes, lorsqu'elles sont présentes, sont souvent réduites à de simples moignons ou à des volumes cylindriques. Ces figures peuvent mesurer de petites formes tenues à la main à des exemplaires monumentaux dépassant un mètre.

Fonctionnellement, les sculptures Losso sont associées à la vénération des ancêtres et aux cultes protecteurs locaux. Elles sont souvent installées sur des autels familiaux ou en bordure des terres agricoles, où elles remplissent des fonctions apotropaïques, servant d'intermédiaires entre la communauté humaine et les forces spirituelles. Dans certains cas, on croit qu'elles incarnent ou attirent les esprits d'ancêtres déifiés ou d'esprits de la nature, agissant comme médiateurs en période de crise, de maladie ou de perturbation sociale. Des matériaux sacrificiels — tels que la bière de millet, le sang ou l'huile — sont appliqués à la surface, modifiant progressivement la patine et formant des couches crustacées d'accumulation rituelle.

D'un point de vue stylistique, les sculptures Losso diffèrent des traditions de sculpture plus naturalistes du sud du Togo et du Bénin, privilégiant un idiome austère, frontal et hiératique. Cette économie formelle rapproche davantage les figures de l'art des Moba (notamment leurs figures tchitcheri), bien que des caractéristiques régionales distinctes persistent. La rareté des pièces Losso documentées complique une classification définitive, et de nombreuses œuvres qui leur sont attribuées ont rejoint des collections avec une provenance limitée, souvent via des réseaux coloniaux ou missionnaires au début et au milieu du XXe siècle.

Dans les catalogues de musées, les sculptures Losso sont souvent classées sous « Togo » ou « Togo du Nord » plutôt que par attribution ethnique spécifique, reflétant à la fois l'ambiguïté de l'origine et la relative rareté des travaux de terrain parmi les Losso comparés à d'autres groupes d'Afrique de l'Ouest. Néanmoins, leur esthétique saisissante et leur puissance rituelle les placent dans le canon plus large de la sculpture ancestrale de la région de la savane ouest-africaine.

Références:
Vanhee, Hein. « Objets religieux et culture politique dans le Nord du Togo. » Journal of Religion in Africa, vol. 30, no 3, 2000, pp. 288–312.
Kreamer, Christine Mullen. « Art et pouvoir dans la savane : formes, fonctions et significations de la sculpture africaine. » African Arts, vol. 24, no 4, 1991, pp. 52–63.
LaGamma, Alisa. Ancêtres éternels : l'art du reliquaire d'Afrique centrale. Musée métropolitain d'art, 2007.

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