Hermanno Busenmbaum - Medulla Theologiae Moralis - 1671

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Beschrijving

Edition avec une belle page de titre frontispice allégorique figurant de la vigne, du blé et un rameau d'olivier et exemplaire provenant du prieuré Notre-Dame de Saulseuse à Tilly, en Normandie, vendu comme bien national sous la Révolution française et aujourd'hui à l'état de ruine (provenance attestée par un ex-libris manuscrit sur la page de titre).

Hermann Busenbaum (1600–1668) est un jésuite allemand dont ce manuel de casuistique (Medulla theologiae moralis), publié la première fois en 1645), a marqué l’histoire de la théologie morale malgré le fait que, en 1757, près d’un siècle après la mort de Busenbaum, des passages furent interprétés comme une justification du régicide suite à l’attentat de Damiens contre Louis XV. Cette interprétation, bien qu’anachronique, provoqua la condamnation du livre par les parlements de Paris et Toulouse, son autodafé public, et une réfutation en règle par le jésuite Zaccaria, dont l’apologie fut elle-même brûlée en 1759.

Cet exemplaire, conservé par les chanoines réguliers de saint Augustin prieuré Notre-Dame de Saulseuse, a heureusement échappé à la destruction par le feu. L’ouvrage explore des questions apparemment triviales – comme la moralité des jeux de hasard ou la licéité des serments ambigus – comme des analyses sur la légitime défense extrême, où Busenbaum admettait la possibilité de tuer un agresseur injuste, thèse reprise par ses détracteurs pour l’accuser de laxisme moral.

Parmi les autres sujets insolites abordés dans le Medulla theologiae moralis, la casuistique des relations familiales occupe une place notable. Cette édition comporte ainsi un Schema consanguinitatis, tableau gravé à pleine page détaillant les degrés de parenté en vue de leurs implications morales, outil pratique pour résoudre des cas complexes d’héritage ou de mariage.

La structure même du manuel révèle une curiosité méthodologique : contrairement aux traités de vertus traditionnels, Busenbaum privilégie une approche par cas pratiques, inspirée des Summae médiévales mais adaptée aux réalités post-tridentines. Cette méthode, qualifiée de « perspicua » dans le titre, systématise l’étude des conflits entre loi naturelle et circonstances exceptionnelles, comme les devoirs des confesseurs en temps de persécution religieuse.

L’influence de ce modèle pédagogique transparaît dans les manuels ultérieurs, tels la Summa theologiae moralis du dominicain Merkelbach (1931), qui tout en critiquant l’excès casuistique, conserve son souci d’articuler principes thomistes et jurisprudence ecclésiastique. Ainsi, le Medulla incarne moins une doctrine subversive qu’un laboratoire de l’argumentation morale, où s’invente, entre scolastique et Lumières, une grammaire des dilemmes humains.

In-12, [11] f., 662 p., [12] f. (index), vélin souple, titre manuscrit au dos.

Léger manque de vélin au bas du premier plat, quelques lettrine ou passages coloriés au crayon rouge, trois mots biffés à l'encre page 11, auréole marginale sur quelques feuillets, autres défauts mineurs.

Zoekertjesnummer: a149439715