Grec antique mycénien Marbre Idole de violon. Culture

€ 5.500,00
00sinds 14 mei. '25, 17:09
Deel via
of

Beschrijving

Idole du violon.
Grèce, Cycladique ancien I, culture de Grotta-Pelos, vers 3200 - 2700 av. J.-C.
Marbre.
7,5 cm de hauteur.
Etat : Bon état de conservation. La partie supérieure a été perdue.
Provenance : Collection privée, Estepona, Málaga. Acquis sur le marché de l'art français avant 1980.
Description:
Finement travaillée en marbre et aujourd'hui enrichie d'une belle patine qui lui confère un ton chaud, presque vif, cette idole représente une figure féminine schématique. Il s'agit d'un torse complet, surmonté d'un large cou dont le profil se courbe doucement pour former les épaules. Les avant-bras, courts comme il est habituel dans la sculpture cycladique, descendent vers la taille prononcée, qui s'élargit enfin à nouveau pour former les lignes des hanches. Ce jeu de lignes sinueuses détermine le profil caractéristique de ce type de figurine, que l'on appelle donc idoles de type violon. Cette typologie se caractérise également, comme le montre la pièce étudiée, par un bord inférieur arrondi et l'omission des jambes : l'attention symbolique est concentrée sur le torse, qui rassemble les caractéristiques du corps féminin associées à la fertilité et à la reproduction : les seins, le ventre et le pubis. À ce jour, cette idole conserve encore sur sa face avant les restes d'incisions qui auraient dessiné des détails anatomiques ou ornementaux, comme la ligne en V au début du cou. Le cou, désormais cassé, aurait été considérablement plus long, cylindrique et plat au sommet, sans représentation différenciée de la tête.
Les idoles cycladiques tirent leur nom de leur lieu d'origine : les îles Cyclades, un groupe de 34 îles au sud-ouest de la mer Égée. Les Grecs anciens les appelaient Kyklades, (cercle), car elles sont disposées en forme à peu près circulaire autour de la Délos sacrée, sanctuaire d'Apollon. Elles sont particulièrement riches en ressources minérales de fer, de cuivre, d'or, d'argent, d'émeri, d'obsidienne et de marbre (les marbres de Paros et de Naxos sont parmi les plus fins du monde). Dès le néolithique, s'y est développée une importante civilisation maritime et commerciale, au potentiel artistique très élevé.
Cette culture se divise en trois phases successives : le Cycladique ancien (3200-1850 av. J.-C.), le Cycladique moyen (1850-1600 av. J.-C.) et le Cycladique récent (1600-1050 av. J.-C.). Le moment le plus brillant correspond au Cycladique ancien ; après cette période, les îles tombèrent successivement sous l'influence de la Crète et de Mycènes.
Il est très probable que les premiers habitants des Cyclades, venus d'Asie Mineure et d'Anatolie, aient introduit le culte de la Déesse Mère, garante de la fertilité. Les découvertes archéologiques sont rares et on ne sait pas grand-chose de leurs pratiques religieuses. Il est possible que les lieux de culte sacrés se trouvaient à l'air libre. Les témoignages architecturaux sont également très rares, les sites funéraires étant les plus courants. Plus de 2 000 tombes ont été découvertes. La plupart d'entre elles sont de petites fosses creusées à faible profondeur dans le sol, de forme rectangulaire, trapézoïdale ou circulaire, fermées par des murs de pierre. Leur petite taille signifie que le défunt était enterré en position fœtale, couché sur le côté gauche. Sur l'île de Syros, les tombes à chambre étaient courantes, beaucoup plus grandes, formant des voûtes et communiquant avec l'extérieur, permettant ainsi d'éventuels rites funéraires. Les témoignages artistiques de cette culture, les idoles cycladiques, proviennent du mobilier funéraire des habitants les plus haut placés. Ce fait a donné lieu à des interprétations en rapport avec le monde funéraire, notamment comme amulettes pour les défunts, ou comme indicateurs du lieu de sépulture, sous forme de stèle. Les figures féminines (environ 95% des retrouvées) ont été interprétées comme des représentations de la Déesse Mère ou de la fertilité.
Il a également été suggéré que ces idoles, en raison des traces de réparations et de repeintures sur certaines d'entre elles, auraient pu être activement utilisées pendant la vie de leurs propriétaires avant d'être placées dans leurs tombes. Peut-être servaient-elles d'amulettes protectrices lors de périodes particulièrement dangereuses physiquement et spirituellement, comme l'accouchement, la mort, les voyages en mer ou les rituels de passage. On a également noté qu'elles pouvaient avoir été particulièrement liées à la vie des femmes, et il existe en effet des idoles cycladiques représentant des femmes enceintes ou des femmes présentant des rides post-partum. Les bras croisés sous la poitrine de ces figures peuvent être interprétés comme une protection symbolique de l'utérus, bien qu'il s'agisse également d'une position typiquement funéraire.
Une idole cycladique se distingue par son traitement schématique du corps humain, réduisant l'anatomie à ses éléments les plus essentiels. Réalisées en marbre de Paros, elles étaient décorées de motifs peints avec des pigments à base minérale : azurite pour les bleus et fer ou cinabre pour les rouges. Le dessin schématique, leur dénominateur commun, les profils arrondis et l'absence de détails, permettent de distinguer plusieurs archétypes. La taille est une caractéristique variable, allant de 5 à 150 centimètres de hauteur. Le modelé était obtenu en abrasant la pièce de marbre avec de la pierre émeri.
Les idoles les plus anciennes sont celles du Cycladique ancien I, les plus schématiques, ce qui rend impossible l'identification du sexe à l'œil nu. Il en existe trois types, développés en même temps : les Plastiras, dans lesquelles les traits du visage sont très marqués, à l'exception des yeux. La deuxième, appelée Louros, dont la principale caractéristique est de maintenir les bras tendus horizontalement. Les deux typologies ne montrent pas le nez. La troisième typologie est appelée « idole violon » en raison de sa forme, qui est nettement plus synthétique dans sa conception que les deux précédentes. Ce troisième type est caractérisé par un cou allongé, sans tête, de courtes protubérances des deux côtés représentant les bras pliés et croisés sur la poitrine, une taille différenciée et des hanches larges, qui se terminent par un profil inférieur arrondi, sans jambes. Les idoles violon sont le type le plus courant de représentations humaines schématiques du Cycladique ancien, et sont généralement de petite taille, dépassant rarement 20 cm de hauteur. On sait qu'il s'agit de représentations féminines car plusieurs exemplaires présentent un triangle pubien incisé ou, moins fréquemment, des seins modelés.
Selon Pat Getz-Gentle, les figures stéatopyges assises réalisées dans les Cyclades au Néolithique tardif auraient été le modèle original des idoles violonées plus plates et plus schématiques. Cette simplification d'un modèle original plus correct et détaillé anatomiquement serait le résultat d'une évolution vers une synthèse toujours plus poussée développée en parallèle, comme c'est typique de la sculpture cycladique, vers une sculpture plus naturaliste (type Plastiras).
Les idoles de violon seraient donc une réduction à leur essence (formelle et symbolique) de l'ancienne figure féminine assise en tailleur, avec les bras pliés au coude et placés sous la poitrine, la taille étroite et les hanches larges, traditionnellement interprétée comme une représentation liée à la fertilité.
Bibliographie :
- CAUBET, A. (éd.). Des idoles. Le pouvoir des images. Skira, Fondazione Giancarlo Ligabue. 2019.
- DOUMAS, C. La collection N. P. Goulandris d'art ancien des Cyclades. Praeger. 1968.
- GETZ-GENTLE, P. Sculpteurs des Cyclades : individu et tradition au troisième millénaire avant J.-C. Presses de l'Université du Michigan. 1987.
- GETZ-GENTLE, P. L'art cycladique ancien dans les collections privées nord-américaines. Musée des beaux-arts de Virginie. 1987.
- GETZ-GENTLE, P. La sculpture cycladique ancienne : une introduction. Musée Getty. 1994.
- PAPATHANASOPOULOS, G. Civilisation néolithique et cycladique. Musée archéologique national, Athènes, Éditions Melissa. 1981.
- PICÓN, C. Antiquités classiques des collections privées de Grande-Bretagne : une exposition de prêt au profit des archives d'Ashmole. Sotheby's Londres. 1986.
Parallèles :
Fig. 1 Idole de type violon. Marbre, hauteur 11,1 cm. Période cycladique ancienne I, vers 3200-2700 av. J.-C. British Museum, Londres. Inv. 1889,0521.2.
Fig. 2 Idole de type violon. Marbre, 13,8 cm de hauteur. Période cycladique ancienne I, vers 3200-2700 av. J.-C. Collection Ligabue, Venise, Italie.
Fig. 3 Idole en forme de violon. Marbre, 23 cm de haut. Période cycladique ancienne I, vers 3200-2700 av. J.-C. Collection privée, Paris, France.
Fig. 4 Idole en forme de violon. Marbre, 21,3 cm de hauteur. Première période cycladique, vers 3200-2700 av. J.-C. Musée Goulandris d'art cycladique, Athènes. Inv. '106.
Fig. 5 Idole en forme de violon. Marbre, hauteur 9,4 cm. Période cycladique ancienne I, vers 3200-2700 av. J.-C. Musée Goulandris d'art cycladique, Athènes. Inv. '0337. Brisée et réparée dans l'Antiquité.
Fig. 6 Idole en forme de violon. Marbre. Première période cycladique, vers 3200-2700 av. J.-C. Musée archéologique de Naxos.
Fig. 7 Idole en forme de violon. Marbre, hauteur 11,5 cm. Période cycladique ancienne I, vers 3200-2700 av. J.-C. Musée du Louvre, Paris. Inv. MND 2002, Ma 3505.
Fig. 8 Idole de type violon. Marbre, hauteur 12,6 cm. Période cycladique ancienne I, vers 3200-2700 av. J.-C. British Museum, Londres. Inv. 1884,1213.16.
Remarques :
L'article comprend un certificat d'authenticité.
La pièce comprend une licence d'exportation espagnole.

Zoekertjesnummer: a150219256