Grec antique mycénien Poterie Cratère en cloche avec une

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Beschrijving

Cratère en cloche avec une Ménade et un Satyre.
- Test de thermoluminescence ci-joint -
Grec ancien, vers 420 - 380 av. J.-C.
Céramique.
25 cm de hauteur et 28 cm de diamètre.
PROVENANCE : Collection privée, Paris, France. 1970.
ETAT : Bon état de conservation. Reconstruit à partir de fragments d'origine. Pas de repeinture, seules les lignes ont été recouvertes.
DESCRIPTION:
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Cratère à panse évasée, reposant sur un pied court à large base cylindrique à parois lisses. Il présente deux anses situées sur la ligne médiane de la panse, en forme d'arc, qui partent en diagonale de la panse et se courbent doucement vers l'intérieur au sommet. Le récipient se courbe vers le haut pour former une large bouche à lèvre arrondie. La pièce est décorée selon la technique des figures rouges, avec une scène figurative sur chacune des faces. Les zones secondaires sont noires unies, bien que les lignes structurelles soient différenciées par des lignes rouges qui délimitent le pied, la bouche et l'intérieur des anses. Sous la bouche se trouve le seul élément décoratif secondaire, une large couronne de laurier. Il s'agit d'une pièce très représentative de la céramique lucanienne à figures rouges, dont les parallèles sont très proches tant dans la typologie que dans les thèmes figuratifs et dans les motifs ornementaux secondaires (fig. 1).
Le vase suit de près les modèles attiques (fig. 2), tant par sa typologie que par la rigueur de sa composition, par le sujet et par le style pictural, ce qui est caractéristique de l'âge d'or de la céramique à figures rouges produite en Lucanie, vers 400 av. J.-C. Le style de la figuration est également caractéristique : dessin élégant, lignes fines et sinueuses, délicatesse dans les détails (en particulier dans le travail des plis) et douceur dans les formes anatomiques, traits que l'on peut apprécier dans l'œuvre des peintres les plus remarquables de cette école (fig. 3).
Sur la face principale, on a représenté une scène dionysiaque avec une ménade debout et un satyre assis, sur un plan de sol défini par une bordure de méandres rectilignes avec un motif cruciforme au centre. Cette formule de représentation du sol est courante dans la céramique lucanienne, notamment dans les cratères, et est souvent associée, comme le montre cette pièce, à une couronne de laurier qui différencie la panse de l'embouchure du récipient. La ménade porte un chiton et un himation, en tissu léger, et un collier de perles. Elle pose sa main gauche sur sa hanche, cachée par l'himation. Dans sa main droite, elle tient une oenochoé, une jarre utilisée pour tirer le vin du cratère avant de le verser dans le canthare, et donc courante dans les scènes dionysiaques et de banquet. La femme est représentée avec son corps tourné vers le spectateur, dans une position dynamique évoquant celle d'une danseuse : le pied droit repose sur le sol et est orienté vers l'extérieur de la composition, tandis que le pied droit est levé, le talon en l'air, comme s'il s'apprêtait à se retourner pour quitter la scène. Pendant ce temps, le visage est tourné de profil vers le côté opposé, regardant le satyre qui l'accompagne.
Comme il est typique de l'iconographie satyrique, il apparaît complètement nu, avec une queue et une barbe d'animal. Il est assis de profil, les jambes légèrement écartées de façon à ce que le spectateur puisse les voir, ce qui introduit un mouvement qui confère à la scène une certaine théâtralité. Il porte des bottes très fines, travaillées avec un pinceau délicat. Il regarde directement la ménade, lui offrant un canthare à remplir avec le vin dilué qu'elle porte dans l'oenochoé. Les deux vases sont décorés de motifs géométriques, qui enrichissent visuellement la composition. Le satyre tient dans sa main gauche le thyrse de Dionysos, symbole de la force vitale du dieu, utilisé lors des fêtes orgiaques célébrées en son honneur. Il apparaît assis sur un siège recouvert d'une peau de léopard, un autre attribut iconographique lié à Dionysos, appelé pardalis. Il est représenté de manière similaire à celle que l'on voit sur une oenochoé du British Museum (fig. 4), avec les griffes et la tête de l'animal clairement définies, et avec un profil sinueux qui s'adapte aux formes du siège. D'autre part, ce dispositif qui cache le siège avec une peau ou un tissu plié, et qui semble faire flotter la figure dans l'air, est repris de manière relativement courante dans d'autres pièces de Lucanie (fig. 5).
Au revers du cratère, deux jeunes gens sont représentés en train de discuter, tous deux vêtus d'un himation, l'un d'eux montrant sa poitrine nue. Il s'agit d'une scène d'une grande rigueur compositionnelle, avec une colonne ionique élancée située au centre comme axe de symétrie. Le garçon de gauche tient un bâton dans sa main droite, et sa position rappelle celle de la ménade devant le cratère : un pied appuyé et l'autre avec le talon levé, la main gauche posée sur la hanche et cachée par le manteau. Devant lui, le jeune homme qui semble parler, à en juger par sa main droite tendue vers son interlocuteur, apparaît en revanche les deux pieds fermement ancrés au sol, bien qu'il pose à nouveau une main sur sa hanche, sous ses vêtements. Le motif des jeunes gens en conversation est le plus fréquent sur les revers des pièces de Lucanie ; il s'agit de groupes de deux, trois ou même quatre personnages debout, disposés symétriquement, et c'est un élément que le Peintre de Pisticci, premier maître lucanien, aurait rapporté directement d'Athènes (fig. 6). Il en va de même pour la présence de la colonne, qui apparaît déjà dans les modèles attiques et n'est pas rare dans la céramique lucanienne (fig. 7).
Le cratère est un type de céramique grecque destiné à contenir un mélange d'eau et de vin, avec lequel on remplissait les coupes. On l'apportait sur le lieu du repas et on le posait par terre ou sur une estrade, et l'échanson administrait le liquide avec une cuillère, en remplissant les coupes des convives. Les cratères étaient principalement en céramique mais aussi en métaux précieux, et étaient modelés sous différentes formes selon le goût de l'artiste, tout en gardant toujours une ouverture très large. Les formes les plus répandues sont le cratère à colonne, le cratère à calice, le cratère à cloche et le cratère à volute. Le cratère à cloche, le type représenté par la pièce étudiée, se distingue par sa forme en cloche inversée et par les anses courtes et arquées, orientées vers le haut et situées dans la moitié supérieure du récipient.
En Italie du Sud et en Sicile, région connue sous le nom de Grande Grèce, on trouve déjà au début du Ve siècle av. J.-C. une production de céramique imitant les vases attiques à figures rouges. On ne sait pas exactement comment le savoir-faire technique grec parvint en Italie, mais il est probable que ce soit grâce à l'émigration d'artisans athéniens fuyant la guerre du Péloponnèse (431-404 av. J.-C.). En fait, la défaite d'Athènes face aux Spartiates entraîna le déclin de la production de céramique attique à figures rouges et, par conséquent, de son exportation, ce qui stimula sans aucun doute la production italienne locale. Le premier atelier en tant que tel apparut vers 440 à Métaponte, en Lucanie, et au milieu du IVe siècle, la production en Grande Grèce battait son plein. Cependant, les ateliers italiques perdirent progressivement en qualité et disparurent vers la fin du siècle.
La production de céramique à figures rouges de Lucanie est donc la plus ancienne de la Grande Grèce. L'atelier de Métaponte fut fondé par le peintre Pisticci, probablement formé en Attique, et poursuivi par ses disciples, les peintres du Cyclope et d'Amycos. L'atelier, à cette époque, suivait fidèlement les modèles attiques, bien qu'il ne représentait que rarement des thèmes mythologiques, préférant des scènes costumbristes plus en phase avec le goût local. La troisième génération de peintres lucaniens est représentée par le peintre de Palerme (410-400 av. J.-C. environ), dont le style se distingue par son élégance et sa virtuosité technique, comme en témoignent ses vases monumentaux, des pièces coûteuses et de qualité décorées principalement de scènes mythologiques, qui témoignent de l'existence d'une clientèle locale particulièrement exigeante. Une grande partie de la production de l'atelier de Métaponte était destinée aux rituels funéraires, qui étaient ensuite placés à l'intérieur des tombes. Au cours de cette période, de grandes quantités de ces vases furent exportées de Lucanie vers les Pouilles, qui fut le deuxième centre de production de céramique à figures rouges à apparaître en Grande Grèce.
L'atelier de Métaponte disparaît entre 380 et 370 av. J.-C., la production lucanienne se disperse alors vers l'intérieur de la région et donne naissance à de nouveaux ateliers à Roccanova, Anzi et Armento. À partir de ce moment, la céramique à figures rouges de Lucanie perd progressivement sa qualité, répétant des thèmes et copiant des motifs provenant des Pouilles, devenues alors un important centre de production. Après le dernier moment de splendeur de la céramique lucanienne, représenté par le Peintre Primat (vers 360-330 av. J.-C.), seules de pauvres imitations des modèles précédents furent produites jusqu'aux dernières décennies du IVe siècle, époque à laquelle la production cessa définitivement.
La céramique à figures rouges est l'un des styles figuratifs les plus importants de la céramique grecque. Elle a été développée à Athènes vers 520 av. J.-C. et a été utilisée jusqu'au IIIe siècle av. J.-C. Elle a remplacé le style prédominant de la céramique à figures noires après quelques décennies. La base technique était la même dans les deux cas, mais dans la céramique à figures rouges, la coloration était inversée, laissant les figures surlignées sur un fond sombre, comme si elles étaient éclairées par une lumière théâtrale, suivant un schéma plus naturel. Les peintres à figures noires étaient obligés de bien séparer les motifs les uns des autres et de limiter la complexité de l'illustration. En revanche, la technique à figures rouges permettait une plus grande liberté. Chaque figure était découpée sur un fond noir, ce qui permettait aux peintres de représenter les détails anatomiques avec plus de précision et de variété.
La technique consistait à peindre les motifs sur la pièce encore humide, à l’aide d’un vernis transparent qui, une fois cuit, prenait une teinte noire profonde. Les motifs étaient donc invisibles avant la cuisson, et les peintres devaient travailler entièrement de mémoire, sans pouvoir voir leur travail précédent. Une fois la pièce cuite, les zones non recouvertes par le vernis restaient de la teinte rougeâtre de l’argile, tandis que les zones émaillées, « peintes », prenaient une couleur noire dense et brillante.
BIBLIOGRAPHIE:
- DENOYELLE, M. ; IOZZO, M. La céramique grecque d’Italie Méridionale et de Sicile. A.J. Picard. 2009. - MAYO, M. (éd.). L'art de l'Italie du Sud, Vases de la Magna Grecia. Richmond. 1982. - TRENDALL, A. D. Les vases à figures rouges de Lucanie, Campanie et Sicile. Presse Clarendon. 1967.
PARALLÈLES :
Fig. 1 Cratère en cloche. Lucanie, Magna Grecia, ch. 450-325 avant JC, céramique. Musée archéologique national de Tarente (Italie), inv. 8034.
Fig. 1 Cratère en cloche. Lucanie, Magna Grecia, ch. 450-325 avant JC, céramique. Musée archéologique national de Tarente (Italie), inv. 8034.
Fig. 2 Cratère en cloche. Attique, Grèce, 450-400 av. J.-C., céramique. Musée archéologique national, Madrid, inv. 11064.
Fig. 2 Cratère en cloche. Attique, Grèce, 450-400 av. J.-C., céramique. Musée archéologique national, Madrid, inv. 11064.
Fig. 3 Cratère à volutes du Peintre de Palerme. Lucanie, Grande Grèce, vers 415–400 av. J.-C., céramique. J. Paul Getty Museum, Los Angeles (États-Unis), inv. 85.AE.101.
Fig. 4 Oenochoé attribuée au peintre de Brooklyn-Budapest. Lucanie, Grande Grèce, vers 400-360 av. J.-C., céramique. British Museum, Londres, inv. 1867,0508.1320.
Fig. 5 Hydrie avec scène funéraire. Lucanie, Magna Grecia, ch. 390-380 avant JC, céramique. Musée du Louvre, Paris, inv. E644 ; N° 2594 ; K21.
Fig. 6 Cratère en cloche du Peintre de Pisticci. Lucanie, Grande Grèce, vers 420 av. J.-C., céramique. J. Paul Getty Museum, Los Angeles (États-Unis), inv. 80.AE.139.1.
Fig. 7 Cratère calice avec Polynice offrant un collier à Ériphyle. Lucanie, Magna Grecia, ch. 450-325 avant JC, céramique. Musée archéologique national de Tarente (Italie), inv. 6957.
Remarques :
- La pièce comprend un certificat d'authenticité.
- Le document comprend un permis d'exportation espagnol (passeport pour l'Union européenne) - Si le document est destiné à l'extérieur de l'Union européenne, un remplacement du permis d'exportation doit être demandé, cela peut prendre entre 1 et 2 semaines maximum.
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