Mezcala, État de Guerrero, Mexique Pierre Idole

Idole anthropomorphe.

Mezcala, État de Guerrero, Mexique, 350 - 100 av. J.-C.

Pierre.

Hauteur de 28,5 cm.

ETAT : Bon état.

PROVENANCE :

- Collection privée, Jacques-André Cronier (1956 - 2019), Mezièrs le Cléry, France.
Hérité de ses anciens propriétaires.
Marché de l'art, France, 2023.

DESCRIPTION:
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Petite statuette sculptée dans la pierre sous une forme ronde, bien que travaillée uniquement sur l'avant, laissant l'arrière plat. Le style Mezcala se caractérise particulièrement par un schématisme accentué qui, dans ce cas, se traduit par une représentation de proportions modifiées et une anatomie synthétisée. Les différentes caractéristiques faciales et éléments anatomiques sont résolus uniquement sur la base de plans et de lignes droites, avec de longues et profondes incisions très larges. Le profil est caractéristique de nombreuses figures du style Mezcala (fig. 1), avec une tête dotée d'un menton large et arrondi et d'une couronne pointue, un cou bien différencié, étroit et court, travaillé par une dépression ; épaules saillantes, bras proches du corps, pliés sur l'abdomen, avec des coudes dépassant légèrement du profil, et des jambes droites et séparées, très courtes. Il s'agit d'une anatomie disproportionnée, dans laquelle la tête est généralement l'élément le plus important et, par conséquent, celui avec la plus grande taille relative (fig. 2).

Dans ces figures de Mezcala, la forme de la tête peut varier, étant plus ou moins étroite au niveau de la couronne. Dans le cas de la pièce étudiée, cette pointe, qui représente probablement une déformation crânienne rituelle, est si accentuée qu'elle donne à la tête une apparence triangulaire. Le visage est défini par deux plans obliques, qui, lorsqu'ils sont joints, créent un bord formant le nez. Cette manière de construire les plans du visage, simple mais très expressive, est un élément caractéristique de nombreuses figures de Mezcala (fig. 3). Le manque d'une différenciation plus grande du nez signifie que, parfois, il disparaît presque en raison de l'érosion, comme c'est le cas dans la pièce étudiée et dans d'autres pièces conservées du même type (fig. 4).

Les sourcils en forme de V sont très épais et sont mis en valeur par un relief plat, représentant un pli qui suggère un froncement de sourcils. Ce n'est pas une caractéristique très courante chez les figurines de Mezcala, bien que certains parallèles aient été trouvés (fig. 5). Sous ces sourcils accentués, dont le relief est encore renforcé par une dépression plate dans la zone inférieure, il n'y a aucune indication d'yeux. La bouche, située très bas, est représentée par une incision horizontale profonde et large, dont la légère courbure suggère la forme d'une bouche mi-ouverte. Les oreilles commencent dans la zone temporale et se terminent dans la mâchoire; elles sont longues et plates, et sont séparées du visage par de longues incisions verticales. Le torse est complètement plat sans différenciation entre la poitrine et l'abdomen, et les avant-bras sont définis par deux incisions si larges qu'elles créent des concavités légèrement courbées. Les bras, sans mains différenciées, semblent reposer sur l'abdomen, sans réellement se joindre, et sont travaillés en relief plus élevé. Les jambes ont un profil externe arrondi et sont complètement plates, sans genoux ni autre indication des pieds qu'un léger rétrécissement à l'extrémité.

Les pièces lithiques du style Mezcala étaient utilisées à la fois dans le domaine des vivants et dans le domaine funéraire, et il est connu qu'elles étaient offertes lors de dépôts rituels. Il s'agissait sans aucun doute d'objets précieux, tant par les matériaux utilisés que par le haut niveau de spécialisation requis pour leur sculpture. Il en découle donc que ces figures constituaient des signes de hiérarchie, et pouvaient également être liées à des représentations symboliques d'identité de leur porteur, faisant allusion à leur rang, leur métier, leurs mérites, leur statut marital ou leur appartenance à un certain groupe.

Au cours de la phase préclassique mésoaméricaine, une grande tradition d'objets en pierre de petit format s'est développée dans la région de Guerrero ainsi que le long de toute la côte pacifique mexicaine. Dans les années 1960, Carlo Gay a différencié quatre styles ou traditions : Mezcala, Chontal, Olmeca et Teotihuacana. Tous sont des pièces trouvées dans des sépultures, fabriquées à partir de différentes pierres telles que la diorite, la calcite, l'andésite, la serpentine et la porphyre, entre autres.

La tradition de Mezcala, la plus représentative des quatre, provient de la région située au sud du fleuve Balsas alors qu'il traverse l'État de Guerrero. Sa production artistique lithique se compose de pièces caractérisées par un langage de simplicité manifeste tant dans le modelage que dans les détails. Les modèles sont représentés avec maîtrise, principalement à partir de coupes droites et plates, et les formes ont tendance à être géométriques. En général, le style de Mezcala est le plus abstrait des quatre de la région de Guerrero ; il est néanmoins lié à la tradition Chontal par certains types hybrides. Les pièces de Mezcala représentent des motifs variés, incluant des figures humaines et des masques, des modèles architecturaux, des outils tels que des axes, des gouges, des poinçons et des polisseurs, ainsi que des animaux comme des jaguars, des grenouilles, des singes et des oiseaux.

Les trois autres styles proviennent de la zone localisée au nord de la rivière Balsas. La tradition chontal, en particulier, s'est développée juste au nord de la région de Mezcala. Les pièces de ce style sont principalement des masques et des têtes, bien que des figures en position debout ou assise aient également été trouvées. La figuration animale est rare et aucun exemple de modèles architecturaux n'a été découvert. Ce sont des œuvres où la ligne courbe prédomine, en contraste avec le style de Mezcala. De plus, le chontal est une langue beaucoup plus naturaliste. La tradition olmèque, représentée par un corpus beaucoup plus petit de pièces que les deux précédentes, comprend des figures dans diverses positions, des masques, des sifflets en forme d'oiseau, des pectoraux, des objets en forme de cuillère, des crocs et des perles, ainsi que des miroirs en hématite et un seul bol en onyx. Sur le plan stylistique, elle ne présente aucune relation avec les styles de Mezcala et de Chontal, au-delà des thèmes, de la monumentalité formelle, du manque de détails et de certains aspects techniques. Enfin, la dernière tradition différenciée par Gay est Teotihuacan, représentée par des masques et des figures de shelf qui montrent une combinaison de caractéristiques olmèques et chontales.

BIBLIOGRAPHIE:

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GAY, C. Sculpture en pierre de Mezcala : la figure humaine. Le Musée de l'Art Primitif. New York. 1967.
REYNA-ROBLES, R.M. La culture archéologique de Mezcala. Institut national d'anthropologie et d'histoire. 2006.
Art de Mezcala. Gouvernement constitutionnel de l'État de Guerrero. Mexique. 1993.
L'État de Guerrero, un État à découvrir. Magazine d'archéologie mexicaine. Vol. 24, Nov-Dec 2006.

PARALLÈLES :

Figure humaine. Style Mezcala, Mexique, 200 av. J.-C. – 300 apr. J.-C., pierre. Musée d'Amérique, Madrid, inv. 1985/01/156.

Fig. 2 Silhouette humaine. Style Mezcala/Chontal, bassin moyen de la rivière Balsas, 500 av. J.-C. – 900 apr. J.-C., pierre. Musée Amparo, Puebla (Mexique), inv. 52 22 MA FA 57PJ 976.

Fig. 3 Figurine masculine. Style Mezcala, bassin du milieu de la rivière Balsas, Mexique, 500 av. J.-C. – 900 apr. J.-C., pierre. Musée Amparo, Puebla (Mexique), inv. 52 22 MA FA 57PJ 978.

Fig. 4 Figure humaine. Style Mezcala, Guerrero, Mexique, 500-200 av. J.-C., pierre. Musée d'Art de Baltimore (États-Unis), inv. 2005.123.

Fig. 5 Figure masculine. Style Mezcala, bassin moyen du Balsas, Mexique, 500 av. J.-C. – 900 apr. J.-C., pierre. Musée Amparo, Puebla (Mexique), inv. 52 22 MA FA 57PJ 1033.





Remarques :

- La pièce comprend un certificat d'authenticité.
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