Jean-Jacques Servan-Schreiber, journaliste, fondateur de

Lettre autographe signée de Jean-Jacques Servan-Schreiber, datée du 20 septembre 1958, adressée à l’écrivain et académicien Thierry Maulnier. Rédigée à l’encre noire sur papier à en-tête imprimé de son adresse personnelle (174, rue de l’Université – Paris VIIe), cette lettre d’une page manuscrite recto verso témoigne de la reconnaissance d’un intellectuel modernisateur envers une figure du gaullisme littéraire.

Dans cette lettre, JJSS exprime son admiration pour la « Lettre aux Américains » que Maulnier venait de publier. Il souligne la clarté de l’analyse, le courage des démonstrations et la vigueur des positions exprimées. Il y voit une contribution intellectuelle précieuse pour « apprendre et clarifier ses idées ». Il précise qu’il participera dès le lendemain à un débat à la BBC face au sénateur américain H.H. Humphrey, et qu’il s’inspirera de la lettre de Maulnier pour structurer ses propres arguments, tout en conservant une ligne fidèle au gaullisme français.

Jean-Jacques Servan-Schreiber (1924–2006), fondateur de L’Express, fut l’un des grands promoteurs de la pensée libérale et technocratique dans la France de l’après-guerre. Auteur du Défi américain, il joua un rôle essentiel dans la modernisation intellectuelle du paysage politique français.
Thierry Maulnier (1909–1988), écrivain, essayiste et académicien, fut un penseur influent du courant conservateur et gaulliste, auteur d’une œuvre critique nourrie de réflexions sur la politique, la souveraineté et les relations internationales.

Lettre en bon état, texte intégralement manuscrit, signature bien lisible.
Un document d’une grande richesse intellectuelle, révélateur des tensions idéologiques de la France à la veille de la Ve République.

Format : 1 page manuscrite recto verso
Dimensions : [à insérer si souhaité]
État : Bon état, pli d’envoi.

Transcription intégrale :
174, rue de l’Université
Paris VIIe
Tél. 750-39-00

20.9.58

Cher Thierry Maulnier,
Je viens de terminer la lecture de votre “Lettre aux Américains”, je l’ai lue d’un trait, passionné que j’étais par la clarté de votre analyse, le courage de vos démonstrations, et la vigueur de vos conseils.

La lettre de [Guevara], ou son discours, est un document irremplaçable pour quiconque se prétend ± un politique. Je vous remercie de m’avoir donné ainsi l’occasion d’apprendre, et de clarifier mes idées.

Dès demain soir, à la BBC/TV de Londres, où je fais partie d’un débat contre H.H. Humphrey, je vais pouvoir me servir de quelques nouvelles flèches. Mais, à cause de vous, je vais m’évertuer à les décocher très […], bien décidé, quoique très fidèlement gaulliste, à montrer aux Américains qu’ils ont encore des amis en France.

Merci de tout cœur de m’avoir ainsi fourni l’occasion de mettre mes propres idées en ordre.

Très amicalement et fidèlement vôtre,
J.-J. Servan-Schreiber

Envoi soigné dans un colis rigide