Vers la fin des années 1860, Monet a commencé à étendre le besoin de capturer les sensations et de rendre « l’effet » à tous les états transitoires, voire éphémères, de la nature. Emmenant avec lui Pissarro, Renoir et Sisley, Monet s’est attaqué au grand défi d’un paysage enneigé, que Courbet avait brillamment exploré avec beaucoup de succès peu de temps auparavant. En atténuant le lyrisme de Courbet, Monet préférait un moineau fragile perché sur une porte, comme une note sur une portée musicale, au monde de la forêt et de la chasse.

Le soleil et l'ombre construisent la peinture et traduisent la partie impalpable, la matière part-solide, part-liquide. Le paysage impressionniste est né, cinq ans avant la première exposition officielle, lorsque le mouvement a été nommé.

Cette peinture d’un lieu à la campagne près d’Étretat, réalisée sur place, utilise des couleurs très inhabituelles, pâles et lumineuses, un fait souligné par le critique Félix Fénéon : « [Le public] habitué aux sauces goudronneuses concoctées par les chefs des écoles d’art et des académies, était abasourdi par cette peinture pâle. »
La nouveauté et l'audace de l'approche de Monet, qui était davantage axée sur la perception que sur la description, expliquent le rejet du tableau par le jury du salon de 1869.