Eugenio Scorzelli (1890–1958) - Mercato a Londra

Eugenio Scorzelli (Buenos Aires, 15 avril 1890 – Naples, 1958), Marché à Londres, huile sur panneau, 160x116 mm, signé en bas à droite. Oeuvre de grande qualité et de bonne période du célèbre peintre né en Argentine et décédé à Naples.

Il naît sous le nom d'Arturo à Buenos Aires, de Raffaele et Clelia Bruscheri. En 1906, à seulement seize ans, il s'installe en Italie avec son père, désormais séparé, pour revenir dans sa terre d'origine, le Cilento, à Roccadaspide.
De famille très pauvre, il fut mis en pension, mais il était souvent renvoyé pour des retards de paiement, ce qui l'a marqué dans son âme et sa santé.
Un oncle, Eugenio, s'occupa ensuite de lui et il changea son nom en Eugenio par reconnaissance, signant ainsi à l'avenir toutes ses œuvres. Il étudie à l'Académie des beaux-arts de Naples, devenant parmi d'autres élève de Michele Cammarano, Domenico Morelli et Filippo Palizzi. À Naples, il vivait avec son père dans une vieille maison qu'il utilisait comme atelier et où il recevait la visite d'artistes napolitains tels que Salvatore Di Giacomo, son premier acheteur, Luigi Crisconio, Michele Cammarano. Toujours à Naples, il rencontre et épouse Teresa Benassi, qui sera toujours sa muse et qui lui donnera un fils, Lello Scorzelli.
Al Gambrinus, le célèbre café et lieu de rencontre des artistes napolitains qui y organisaient des expositions, Scorzelli était souvent parmi les artistes exposants.
Avec le tableau Sortie de la messe, il participe en 1921 à la première Exposition nationale de la Biennale d'art de la ville de Naples.
Après avoir terminé ses études, il retourne en Argentine au début des années vingt, où ses tableaux rencontrent du succès et leur vente lui permettent rapidement d'acquérir la sécurité financière qu'il recherchait pour entreprendre de nouveaux voyages en Europe. Les étapes de son Grand Tour dans les années suivantes le conduisent à séjourner longtemps notamment à Londres, Paris et aux Pays-Bas. En 1926, il participe avec la toile Femmes qui travaillent à la Biennale de Venise.
En 1927, il participa au Groupe Phlégre de la peinture napolitaine. En 1937, Carlo Siviero lui confia la tâche d'assistant à la chaire de peinture à l'Académie de Brera, fonction qu'il occupa pendant 15 ans avant de poursuivre à l'Académie des Beaux-Arts de Naples.
En mai 1940, il fut chargé de peindre le pavillon des Républiques maritimes lors de l'Exposition d'Outre-Mer à Naples, une vitrine visant à mettre en lumière, pendant la période fasciste, les politiques réalisées par le régime dans les territoires d'Afrique orientale, en Libye, en Albanie et dans les îles italiennes de l'Égée. L'œuvre n'a pas survécu aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale, et il n'en reste qu'une reproduction photographique de l'époque.
Exposé à Naples, Venise et Milan jusqu'aux années quarante. Il est mort alors qu'il peignait le visage de sa femme dans son atelier.
Ses peintures sont conservées dans des galeries et musées à travers toute l'Europe : au palais Zapata de Naples, à la Galerie Vittoria Colonna de Naples, au Conservatoire de San Pietro a Majella, au palais S. Giacomo à Naples, à Londres, à Paris, à Bruxelles.
Une collection de 15 tableaux peints après 1940, donnée par le fils, est exposée à la Collection Lercaro de Bologne.