Publié à l'origine en anglais en 1776 et traduit en français par Georges Pilotelle en 1891, Jean-Paul Marat étudie une forme particulière de déficience visuelle de près – la « presbytie accidentelle » – résultant d'une mauvaise administration de traitements à base de mercure.

Il n'existe qu'une seule copie anglaise connue (dans la BL) et celle-ci est traduite ici pour la première fois.

À travers plusieurs observations cliniques, Marat décrit des cas où des patients, souvent sous traitement mercuriel, ont subi une perte soudaine de la vision de près. Parmi les exemples notables, on peut citer une fillette de onze ans traitée par des biscuits mercuriels dont la vision s'est détériorée, accompagnée de salivation et d'un gonflement de la tête, et deux hommes adultes, dont un commerçant londonien, souffrant tous deux d'une vision floue de près après une exposition au mercure.

Ces représentations soulignent l’hypothèse de Marat selon laquelle ces déficits visuels n’étaient pas liés à l’âge mais plutôt induits toxicologiquement par le mercure – un écart radical par rapport à la compréhension conventionnelle de la presbytie.

La stratégie thérapeutique de Marat allie diététique, applications topiques et électrothérapie innovante. Il prescrivait des émollients, des laxatifs, des régimes alimentaires rafraîchissants (par exemple, des infusions matinales de cassia et de guimauve), des cataplasmes doux appliqués sur les tempes et des fumigations, le tout couronné par des traitements par étincelles électriques précédés de saignées.

Pour mesurer l'efficacité du traitement, Marat a suivi les changements dans le « punctum proximum » (le point le plus proche où la lecture était lisible) en observant des améliorations substantielles (par exemple, de 28 pouces à 13 pouces) de l'accommodation sous son régime.

Marat souligne la nécessité d'intégrer l'optique à la physiologie dans la thérapeutique oculaire, critiquant le recours prédominant à des chirurgiens ignorant la fonction oculaire.

Excellent exemplaire dans une reliure fraîche.

Folio avec couvertures conservées.