PERSPECTIVE ; ARCHITECTURE ; ILLUSTRÉ ; PREMIÈRES ÉDITIONS) Jean COUSIN l'Ancien (vers 1490 - vers 1560)
Livre de perspective de Iehan Cousin, Senonois, maître peintre à Paris. À Paris, de l’imprimerie de Iehan Le Royer, Imprimeur du Roy ès Mathématiques, 1560.
Folio (375 x 265) 72 feuillets (dernier blanc) Signature : A5, B-I4, K6, L4, M5, N-R4 (R4 blanc) L2, L3, M2, Q2, Q4 sont des feuillets doubles pliés en deux signés comme des feuillets simples ; avec le contre-escnips souvent manquant discret à C3v. Page de titre en bois, 58 illustrations en bois (16 pages entières et 5 pliantes), toutes finement gravées par Jean Cousin lui-même. Cep de veau contemporain. Belle copie sur papier très grand, ENTIEREMENT RÉGLÉ en encre rouge.
Première et unique édition sur l'une des étapes majeures de l'architecture du XVIe siècle : Jean Cousin, l'Ancien, était un peintre, graveur, sculpteur français et un géomètre accompli ; il a également conçu des modèles pour la tapisserie, le vitrail et l'illustration de livres. Considéré comme le principal théoricien français de la perspective des artistes de son temps, dans l'œuvre présente il a perfeccionné la technique des points de tiers, précédemment décrite par Pelerin. « Le principal théoricien de la perspective en France au XVIe siècle, Jean Cousin, peut être crédité d'avoir perfectionné la technique du ‘tiers point’. Entre ses mains, elle est devenue une méthode fiable, complète et substantiellement précise pour aborder la construction de l'espace et la déformation des corps solides. Il explique sa méthode dans le ‘Livre de perspective’, publié à Paris en 1560. ... Il était un peintre de grande réputation à son époque ... » (Kemp, p. 67). L'œuvre, divisée en trois parties, s'adresse au dessinateur novice et présente des problèmes de difficulté croissante. « Jean Cousin (1490 ?-1560 ?), peintre de Sens qui s'était installé à Paris vers 1540, réalisa de nombreux dessins utilisés comme modèles pour des vitraux, des tapisseries et des gravures ; il était aussi un géomètre. Son traité sur la perspective, paru en 1560, n’a pas été réédité depuis, sauf en fac-similé (1974). En tout cas, il a été mentionné dans des inventaires après la mort de plusieurs artistes et dans des œuvres datant de la fin du XVIe et du XVIIe siècle, ce qui prouve une certaine circulation dans le milieu artistique. Dans une préface, « Jehan Cousin au lecteur », l'auteur indique un deuxième volume consacré aux « figures de tous corps, même des personnages, arbres, & paysages, pour entendre & connaître en quelle situation, forme & grandeur ils doivent être représentés selon cet art » [de la perspective], mais il est mort avant qu'il puisse être publié. Jean Cousin, son fils, auteur d'un traité sur ce sujet, le Livre de Portraiture (1595, régulièrement réédité jusqu'au XIXe siècle), dans lequel les individus sont dessinés en perspective, a probablement réutilisé une partie du matériel laissé par son père. ... Grâce à son approche rigoureuse, Jean Cousin a contribué à imposer l'idée que la construction d'une image en perspective répond à un corpus de règles géométriques qui doivent toutes être systématiquement imposées. Ainsi, il a participé à une réévaluation scientifique de la perspective.» (Auclair).
Selon l'introduction, Cousin lui-même a produit les illustrations, « de sa main sur des planches de bois » et Le Royer a gravé la plupart des blocs pour les bois gravés et en a terminé d'autres, commencés par Aubin Olivier, son beau-frère. Jean, ou Jehan Le Royer, était graveur du roi et, à partir de 1560, imprimeur ordinaire et par spécial du roi pour les Mathématiques en Paris. L'illustration frontispice, bien connue et souvent reproduite, est considérée comme l'un des plus beaux exemples d'illustration de livres maniéristes.
KEMP La science de l'art pp. 67-68 et passim ; VALERIE AUCLAIR dans Architectura http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/ENSBA_Masson403.asp?param=en ; MILLARD, French Books, 57 ; MORTIMER 157 ; Catalogue de Berlin, 4690 ; DIDOT, Cousin, pp. 113-118.