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Alain-René Lesage - Oeuvres choisies - 1783
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€ 140,00
Beschrijving
Ouvrage complet extrêmement rare en 15 volumes
Avec portrait du sage et 34 gravures à pleine page dans les 15 volumes de Borgnet, Dambrun, de Launay Le Jeune, Delignon, Delvaux, Duclos, Halbou, Langlois, Lebeau, Longueil, Macret, Patas, Pauquet et Mme Ponce
Œuvres choisies de Le Sage. Avec chiffres
Auteur : Alain-René Lesage ou Le Sage
Année : 1783
Édition : première et unique édition
Maison d'édition : À Amsterdam et se trouve à Paris, rue et hôtel Serpente
Dimensions : 20,6x12,6 cm
Pages : 7 654 Total : 507 - 624 - 638 - 476 - 444 - 424 - 554 - 430 - 397 - 542 - 420 - 526 - 582 - 590 - 500
Couvertures rigides avec titres sur le dos
En très bon état : pages très bonnes, couvertures en bon état (voir les photos)
Alain-René Lesage ou Le Sage (Sarzeau, 6 mai 1668 – Boulogne-sur-Mer, 17 novembre 1747) était un romancier et dramaturge français.
Biographie
Fils unique de Claude, avocat et notaire, et de Jeanne Brenugat, après la mort de sa mère en 1677 et de son père en 1682, il fut confié à son oncle et envoyé au collège des Jésuites de Vannes. Il y étudia les langues classiques, l'italien, l'espagnol, la rhétorique et le catéchisme, suivant la tradition littéraire du XVIIe siècle, particulièrement marquée en Bretagne par l'éducation hispano-catholique. Entre-temps, il se retrouva sans ressources, son oncle ayant dilapidé l'héritage paternel à son profit.
On pense – mais aucune source ne le confirme – qu'il fut employé pendant plusieurs années à la Direction des Impôts en Bretagne ; si tel était le cas, il perdit rapidement son emploi ou démissionna. Il n'en demeure pas moins que, tout au long de sa vie, il manifesta une hostilité ouverte envers ces services. Il poursuivit ses études de droit à Paris, qu'il dut terminer en 1692, puisqu'il fut inscrit au barreau cette année-là. S'il ne trouva pas d'emploi à Paris, il y trouva une épouse en la personne de Marie Élisabeth Huyard, une bourgeoise parisienne d'origine espagnole, qu'il épousa le 28 septembre 1694 en l'église Saint-Sulpice, et avec qui il eut quatre enfants.
Soit qu'il ait cherché en vain le métier d'avocat, soit que cette profession lui soit totalement étrangère, Lesage tente de vivre du produit de ses écrits : grâce au soutien de son ami Auvergnat Dauchet - un jeune homme passionné de lettres qui sera son ami de toujours - ses Lettres galantes, traduction des Lettres d'amour d'Aristenet, sont publiées à Chartres en 1695.
En 1698, Lesage trouve un protecteur en la personne de l'abbé de Lyonne, qui non seulement lui assure un revenu stable pour qu'il puisse se consacrer à l'étude et aux travaux littéraires, mais stimule aussi son intérêt pour la langue et pour les œuvres de la grande littérature espagnole du XVIIe siècle.
Les romans picaresques espagnols ont influencé Lesage
En Espagne, avec la conquête et l'exploitation des vastes colonies américaines, l'État, la noblesse, les financiers, les grands entrepreneurs et les marchands s'étaient considérablement enrichis. Cependant, le prix de la transformation sociale interne avait été payé par la bourgeoisie entrepreneuriale et artisanale, ainsi que par les paysans, qui avaient vu les activités économiques traditionnelles s'effondrer et les impôts et la conscription militaire augmenter pour préserver les territoires conquis. Le phénomène des vagabonds errant dans le pays, appelés picari, était l'une des conséquences de la nouvelle réalité espagnole, tout comme l'image opposée de l'arrogance hautaine et de la dévotion ostentatoire de la noblesse, élément essentiel à la préservation des valeurs traditionnelles de la civilisation catholique.
La littérature espagnole a donné voix à ces réalités, tant avec son théâtre classique qu'avec ses comédies et ses romans picaresques, dont le plus connu est certainement La vida de Lazarillo de Tormes y de sus fortunas y adversidades, publié pour la première fois en 1554 puis, partiellement censuré, en 1573.
En France, tandis que le public aristocratique restait intéressé par le théâtre dramatique de Corneille et de Racine, le public bourgeois préférait voir la vie réelle et vivante représentée sur scène, comme le montrent la comédie, le théâtre comique italien et Molière. Lesage comprit ce besoin et souhaita allier le désir de réalisme du public bourgeois parisien à la tradition du théâtre espagnol, comme il l'écrivit dans l'introduction de son Théâtre espagnol : pour lui, les Espagnols « sont des maîtres de l'imagination et de l'art de mener à bien une intrigue. Ils sont capables de présenter leur sujet avec une immense habileté artistique et de la manière la plus avantageuse. Ils y ajoutent des incidents si délicieux, si surprenants, et ils le font avec une telle variété qu'ils semblent inépuisables [...] Et ce n'est pas tout ; les pièces espagnoles regorgent d'inventifs contretemps, de contradictions dans le comportement des acteurs, de mille artifices théâtraux, qui captent constamment l'attention du spectateur. Enfin, leurs intrigues possèdent toutes quelque chose de merveilleux, mais ce merveilleux ne se déverse ni dans le fabuleux ni dans le romantique, et, continuellement ramené au vraisemblable par les règles de l'art, produit un effet admirable sur la scène. »
Le Théâtre espagnol de Lesage, publié en 1700, n'est autre qu'une traduction de Don Félix de Mendoce de Lope de Vega ; Lesage traduisit également Le Traître puni de Francisco de Rojas Zorrilla, et en 1702 il joua Le Point d'honneur, traduction d'une comédie de Rojas. De 1704 à 1706 parut son adaptation des Nouvelles aventures de Don Quichotte d'Alonso Fernández de Avellaneda. En 1707, la comédie Don César Ursin, d'après Calderon de la Barca, fut un échec, mais la pièce en un acte Crispin rival de son maître, création originale de Lesage, malgré des influences évidentes du théâtre italien et de Molière, connut un grand succès.
Le protagoniste de la comédie est Crispin, serviteur du jeune noble Valerio, amoureux d'Angelica, déjà fiancée. Crispin tente de voler la dot d'Angelica, mais est découvert, et la comédie se conclut heureusement par le mariage des deux jeunes gens. Les dialogues frais et humoristiques, l'intrigue animée et les changements de scène rapides ont assuré le succès de la comédie ; le personnage du serviteur, astucieux mais résigné à son rôle subalterne, réapparaîtra dans d'autres comédies et reflète la condition de Lesage, qui s'efforce de réussir tout en répondant aux exigences des entrepreneurs et des éditeurs.
Le diable boiteux
La même année, Lesage s'impose comme un romancier de premier plan avec Le Diable boiteux, dans lequel le protagoniste, l'étudiant Don Cleofès Pérez Zambullo, transporté par le diable Asmedès sur les toits de Madrid, découvre ce qui se passe à l'intérieur des maisons, tandis que sa maîtresse, Tomasa de Vigigudino, déguisée en soldat, le recherche en vain. Le roman se déroule ensuite en plusieurs aventures qui perdent peu à peu de leur intérêt, excellant dans l'invention du dévoilement magique des toits et dans la représentation comique et satirique de scènes de la vie quotidienne.
Cette œuvre, qui connut également un grand succès, est également une imitation d'un roman espagnol, El diablo cojuelo de Luis Vélez de Guevara, mais les situations décrites sont le fruit de son imagination, et l'atmosphère n'est pas espagnole mais parisienne. La structure narrative s'apparente à celle d'une pièce de théâtre, avec des scènes qui s'enchaînent sans aucun lien, Lesage se contentant d'un goût pour l'aventure réaliste et spirituelle, pour la critique subtile et enjouée, pour le portrait piquant et léger.
En 1736, Lesage publie une troisième édition augmentée de quelques épisodes du Dia y noche de Madrid, de Francisco Santos, et une quatrième l'année suivante, contenant une suite intitulée Entretien des cheminées de Madrid et un commentaire élogieux de l'abbé Borderon, Les Béquilles du diable boiteux.
Turcaret
Édition Turcaret de 1739
Lesage revient au théâtre le 1er janvier 1708 avec la comédie en un acte Les Étrennes. Entièrement remaniée en cinq actes et reprise le 14 janvier 1709 sous le titre Turcaret, elle remporte un succès retentissant et demeure son chef-d'œuvre théâtral. Le protagoniste, Turcaret, homme d'origine modeste enrichi par la collecte d'impôts et les trafics que sa profession lui permet de couvrir, bien que marié, se fait passer pour un célibataire afin de courtiser une fausse baronne, autre escroc qui transmet les riches présents reçus de Turcaret au Chevalier, son amant. Frontin, le serviteur du Chevalier, organise à son tour un vol pour son maître, se rend complice de la « baronne » dans le vol de Turcaret, mais parvient également à dépouiller la fausse noble. La comédie se termine par l'arrestation de Turcaret, révélé être un usurier, et par la boutade de Frontin : « Le règne de Turcaret est terminé. Maintenant le mien commence. »
Avant même sa mise en scène, Lesage avait lu la pièce dans des salons littéraires, et son contenu était déjà connu. Les puissants entrepreneurs, alarmés par la satire violente qu'ils allaient recevoir, tentèrent d'empêcher sa représentation, lui offrant en vain la coquette somme de cent mille francs. Entre-temps, la duchesse de Bouillon lui promit sa protection, lui demandant de la lui lire. Lesage, en raison d'un engagement, arriva avec une heure de retard au rendez-vous et, réprimandé par la duchesse, il répondit que s'il lui avait fait perdre une heure, il lui en ferait gagner deux en partant. Ces deux épisodes visent à souligner la moralité et la fierté de l'auteur, que le Dauphin, futur Louis XV, dut apprécier, lui-même, qui veilla personnellement à ce que la pièce soit jouée. Cependant, malgré son succès, la pièce ne put être jouée que six fois, et ce n'est pas un hasard, car le monde des directeurs de théâtre était étroitement lié à celui de la finance.
En réalité, Lesage n'est pas un moraliste, et encore moins un subversif des mœurs ou un révolutionnaire avant-gardiste. L'enrichissement facile a longtemps été une cible courante de la satire, et il n'était pas particulièrement scandaleux de voir l'immoralité attaquée, notamment sous la forme de son esprit brillant, du naturel vivant de ses dialogues, de la précision de ses analyses psychologiques et de la liberté d'expression favorisée par sa prose – autant d'éléments qui compensent une certaine immobilité de la scène.
Après l'interruption des représentations imposée par la direction du Théâtre-Français, Lesage abandonna tous ses engagements envers ce théâtre, se tournant d'abord vers le Théâtre-Français, pour lequel il écrivit la comédie La Tontine en 1708, représentée cependant seulement en 1732), puis vers le Théâtre de la foire, théâtre populaire, fréquenté par la petite bourgeoisie et le peuple, habitués aux comédies et farces italiennes, pour lequel Lesage produisit une centaine de comédies, d'écriture facile, peu représentées, avec de légères allusions satiriques, juste ce qu'il faut pour ajouter un peu de piquant à des textes qui ne prétendent offrir qu'un divertissement rapide sans prétentions artistiques.
Histoire de Gil Blas de Santillane
Si son écriture théâtrale reste intense mais sans prétention, Lesage réserve son engagement cultivé au roman, restant fidèle à la tradition du roman espagnol, mais raisonné et mesuré selon une sagesse narrative qui ne veut pas déborder en effet.
On dit que Lesage commença vers 1713 son chef-d'œuvre, l'Histoire de Gil Blas de Santillane, dont la première édition, en deux volumes, parut en 1715, une seconde, tout juste révisée, la même année, et une troisième, en trois volumes, en 1724, dans laquelle les aventures de son héros continuent, laissant ouvertes de nouveaux développements qui se matérialisent dans un quatrième et dernier volume en 1735. Lesage continua à réviser le roman jusqu'à sa mort, la version définitive ayant été publiée en 1747.
Lesage raconte l'histoire de Gil Blas, un étudiant d'Oviedo d'origine modeste, qui part étudier à l'Université de Salamanque. Inexpérimenté, il vit des aventures diverses et variées : il est escroqué, kidnappé par des bandits, sauve une femme tombée entre leurs mains et finit en prison sans laisser de traces. Libéré, il se rend avec un ami à Valladolid, où il devient le serviteur d'un chanoine, puis d'un médecin incompétent, avant de devenir lui-même médecin. À Madrid, il découvre le monde du théâtre et de la cour : il revient à Oviedo juste à temps pour soigner son père mourant et y épouse Antonia. De retour à Madrid, il devient le favori d'un comte qui, cependant, tombe en disgrâce ; d'autres malheurs, comme la mort de sa femme, et de nouvelles aventures, qui se terminent néanmoins heureusement par le mariage de Gil Blas avec la belle Dorotea.
Illustration de Gil Blas, 1810
Une convention, en vérité : mais si l’on peut tirer une morale générale de ces aventures, elle consiste à constater combien la ruse est le moteur de l’action humaine : de même qu’avec la ruse les hommes satisfont leurs vices – la passion de l’argent, le désir de progresser à tout prix, tromper les naïfs – de même avec la ruse les bons doivent apprendre à se défendre, et en défendant leur vertu, il est même légitime d’obtenir quelque avantage. D’autre part, chacun doit rester à sa place : vouloir gravir l’échelle sociale, c’est être ambitieux, et l’ambition est un vice qui mène à la ruine.
Le livre fut accueilli avec beaucoup de faveur par le public, mais pas tant par la critique : pour Voltaire Gil Blas, s'il est louable pour un « certain naturel », il est entièrement tiré du roman espagnol Marcos de Obregón, mais l'intellectuel caustique de Ferney n'oublia pas l'ironie que Lesage lui avait adressée dans son opéra-comique Le Temple de Mémoire.
Marmontel, dans son Essai sur les Romans considérés du côté moral, le considère comme un personnage étranger à la vie sociale de son temps et donc incapable, selon lui, d'examiner avec justesse et objectivité les coutumes morales qu'il prétend juger. En revanche, l'abbé Desfontaines lui est favorable : chez Gil Blas, « il n'y a pas d'amas de réflexions subtiles qui étouffent le lecteur, ni de tristes analyses de sentiments ; c'est une succession de faits nécessaires, agrémentés de brèves réflexions sur le sujet : il s'agit à chaque instant de figures et de caractères réels rencontrés parmi les hommes. Lesage n'entraîne pas ses lecteurs dans un monde idéal, mais les divertit pour les instruire. »
Ses contemporains jugeaient Lesage à l'aune de ce qu'il pouvait apporter comme appui aux arguments — et aux illusions — de leur idéologie : pour les penseurs des Lumières, c'était un conservateur doué d'une grande imagination mais incapable de saisir les problèmes pressants, car esclave des préjugés de son temps et finalement tourné vers le passé ; pour les conservateurs, c'était un excellent descripteur des mœurs, qu'il traitait avec légèreté et dénonçait, mais sans acharnement, car il savait que rien ne pouvait les corriger.
Aujourd’hui, alors que ces problèmes semblent si lointains, nous pouvons lire ses livres comme l’expression d’une fantaisie qui ne se satisfaisait que dans le plaisir de sa propre narration, les aventures de son imagination exerçant une fascination omniprésente d’autant plus que nous sommes conscients que ce monde fantastique ne pourra plus jamais être reproduit.
Les appréciations pour Gil Blas viennent de Nietzsche : dans Fragments posthumes, 7 [81], 1881, on peut lire : « Je ne me lasse pas de lire Gil Blas : j’y respire, car il n’y a ni sentimentalité ni rhétorique comme chez Shakespeare. » Dans Œuvres de F. Nietzsche, Milan, Adelphi, 1964 et suivantes.
Les dernières œuvres
Vicente Gómez Espinel
En 1732, il publie les Aventures de Guzmán d'Alfarache, une imitation du livre de Mateo Alemán, immédiatement suivies des Aventures de Ribert, dit le chevalier de Beauchesne, récit de la vie d'un personnage réel, un corsaire tué par les Anglais en 1731. En 1734, il publie l'Histoire d'Estevanille Gonzales, surnommé le Garçon de bonne humeur, d'après Vicente. Les Relaciones de la vida del escudero Marcos de Obregón d'Espinel, publiées en 1618, dont l'inspiration était similaire à celle de Gil Blas.
Le 21 novembre 1735, fut représentée la comédie en prose en trois actes Les Amants jaloux. On lui a même refusé l'autorisation de l'écrire en raison de son intrigue trop complexe et de ses dialogues concis et tendus, presque comme une critique de l'auteur. Son dernier roman, Le Bachelier de Salamanque, fut publié en 1736, mais il ne connut pas le succès car il contenait moins d'intrigue et, surtout, moins d'esprit et plus de mélancolie. Sa créativité a dû diminuer, ou peut-être s'était-il réservé à l'œuvre de son Gil Blas, puisqu'il n'avait alors publié, en 1740, que La Valise trouée, un recueil de trente lettres satiriques prétendument écrites par divers personnages, et, en 1743, Le Mélange amusant de saillies d'esprit et de traits historiques des plus frappants, qui n'est guère plus qu'un recueil d'anecdotes.
Sa vie privée et familiale fut simple, une situation tranquille, celle de la petite bourgeoisie ; une fille qui le suivit toute sa vie, un fils qui devint prêtre et chanoine à Boulogne-sur-Mer, tandis que les deux autres étaient comédiens, au grand dam de leur père, bien que l'un d'eux, Luis-André, l'aîné, ait acquis une certaine notoriété à cette époque sous le nom de Montménil, et ait même joué le Turcaret de son père. Le Sage se réconcilia avec lui dans ses dernières années et apprécia d'assister à ses représentations, mais eut la grande douleur de lui survivre.
À sa mort, le 8 septembre 1743, son père quitta Paris pour se retirer avec sa femme et sa fille à Boulogne-sur-Mer. On raconte que son esprit ne s'éveillait que pendant la journée, puis déclinait le soir dans une mélancolie presque léthargique.
Œuvres
Théâtre
Crispin rival de son maître, 1707
Les Étrennes, 1708
Turcaret, 1709
Arlequin, baron allemand, 1712
La foire de Guibray, 1714
Le monde à l'envers, 1718
Les Pèlerins de la Mecque, 1726
Les Amants de Jaloux, 1735
Romans
La boîte du diable, 1707
Histoire de Gil Blas de Santillane, 1715 - 1747
Don Guzmán d'Alfarache, 1732
Les Aventures de monsieur Robert Chevalier, dit de Beauchêne, capitaine de flibustiers dans la Nouvelle-France, 1732
Estenaville Gonzales, 1734
Le Bachelier de Salamanque, 1736
Avec portrait du sage et 34 gravures à pleine page dans les 15 volumes de Borgnet, Dambrun, de Launay Le Jeune, Delignon, Delvaux, Duclos, Halbou, Langlois, Lebeau, Longueil, Macret, Patas, Pauquet et Mme Ponce
Œuvres choisies de Le Sage. Avec chiffres
Auteur : Alain-René Lesage ou Le Sage
Année : 1783
Édition : première et unique édition
Maison d'édition : À Amsterdam et se trouve à Paris, rue et hôtel Serpente
Dimensions : 20,6x12,6 cm
Pages : 7 654 Total : 507 - 624 - 638 - 476 - 444 - 424 - 554 - 430 - 397 - 542 - 420 - 526 - 582 - 590 - 500
Couvertures rigides avec titres sur le dos
En très bon état : pages très bonnes, couvertures en bon état (voir les photos)
Alain-René Lesage ou Le Sage (Sarzeau, 6 mai 1668 – Boulogne-sur-Mer, 17 novembre 1747) était un romancier et dramaturge français.
Biographie
Fils unique de Claude, avocat et notaire, et de Jeanne Brenugat, après la mort de sa mère en 1677 et de son père en 1682, il fut confié à son oncle et envoyé au collège des Jésuites de Vannes. Il y étudia les langues classiques, l'italien, l'espagnol, la rhétorique et le catéchisme, suivant la tradition littéraire du XVIIe siècle, particulièrement marquée en Bretagne par l'éducation hispano-catholique. Entre-temps, il se retrouva sans ressources, son oncle ayant dilapidé l'héritage paternel à son profit.
On pense – mais aucune source ne le confirme – qu'il fut employé pendant plusieurs années à la Direction des Impôts en Bretagne ; si tel était le cas, il perdit rapidement son emploi ou démissionna. Il n'en demeure pas moins que, tout au long de sa vie, il manifesta une hostilité ouverte envers ces services. Il poursuivit ses études de droit à Paris, qu'il dut terminer en 1692, puisqu'il fut inscrit au barreau cette année-là. S'il ne trouva pas d'emploi à Paris, il y trouva une épouse en la personne de Marie Élisabeth Huyard, une bourgeoise parisienne d'origine espagnole, qu'il épousa le 28 septembre 1694 en l'église Saint-Sulpice, et avec qui il eut quatre enfants.
Soit qu'il ait cherché en vain le métier d'avocat, soit que cette profession lui soit totalement étrangère, Lesage tente de vivre du produit de ses écrits : grâce au soutien de son ami Auvergnat Dauchet - un jeune homme passionné de lettres qui sera son ami de toujours - ses Lettres galantes, traduction des Lettres d'amour d'Aristenet, sont publiées à Chartres en 1695.
En 1698, Lesage trouve un protecteur en la personne de l'abbé de Lyonne, qui non seulement lui assure un revenu stable pour qu'il puisse se consacrer à l'étude et aux travaux littéraires, mais stimule aussi son intérêt pour la langue et pour les œuvres de la grande littérature espagnole du XVIIe siècle.
Les romans picaresques espagnols ont influencé Lesage
En Espagne, avec la conquête et l'exploitation des vastes colonies américaines, l'État, la noblesse, les financiers, les grands entrepreneurs et les marchands s'étaient considérablement enrichis. Cependant, le prix de la transformation sociale interne avait été payé par la bourgeoisie entrepreneuriale et artisanale, ainsi que par les paysans, qui avaient vu les activités économiques traditionnelles s'effondrer et les impôts et la conscription militaire augmenter pour préserver les territoires conquis. Le phénomène des vagabonds errant dans le pays, appelés picari, était l'une des conséquences de la nouvelle réalité espagnole, tout comme l'image opposée de l'arrogance hautaine et de la dévotion ostentatoire de la noblesse, élément essentiel à la préservation des valeurs traditionnelles de la civilisation catholique.
La littérature espagnole a donné voix à ces réalités, tant avec son théâtre classique qu'avec ses comédies et ses romans picaresques, dont le plus connu est certainement La vida de Lazarillo de Tormes y de sus fortunas y adversidades, publié pour la première fois en 1554 puis, partiellement censuré, en 1573.
En France, tandis que le public aristocratique restait intéressé par le théâtre dramatique de Corneille et de Racine, le public bourgeois préférait voir la vie réelle et vivante représentée sur scène, comme le montrent la comédie, le théâtre comique italien et Molière. Lesage comprit ce besoin et souhaita allier le désir de réalisme du public bourgeois parisien à la tradition du théâtre espagnol, comme il l'écrivit dans l'introduction de son Théâtre espagnol : pour lui, les Espagnols « sont des maîtres de l'imagination et de l'art de mener à bien une intrigue. Ils sont capables de présenter leur sujet avec une immense habileté artistique et de la manière la plus avantageuse. Ils y ajoutent des incidents si délicieux, si surprenants, et ils le font avec une telle variété qu'ils semblent inépuisables [...] Et ce n'est pas tout ; les pièces espagnoles regorgent d'inventifs contretemps, de contradictions dans le comportement des acteurs, de mille artifices théâtraux, qui captent constamment l'attention du spectateur. Enfin, leurs intrigues possèdent toutes quelque chose de merveilleux, mais ce merveilleux ne se déverse ni dans le fabuleux ni dans le romantique, et, continuellement ramené au vraisemblable par les règles de l'art, produit un effet admirable sur la scène. »
Le Théâtre espagnol de Lesage, publié en 1700, n'est autre qu'une traduction de Don Félix de Mendoce de Lope de Vega ; Lesage traduisit également Le Traître puni de Francisco de Rojas Zorrilla, et en 1702 il joua Le Point d'honneur, traduction d'une comédie de Rojas. De 1704 à 1706 parut son adaptation des Nouvelles aventures de Don Quichotte d'Alonso Fernández de Avellaneda. En 1707, la comédie Don César Ursin, d'après Calderon de la Barca, fut un échec, mais la pièce en un acte Crispin rival de son maître, création originale de Lesage, malgré des influences évidentes du théâtre italien et de Molière, connut un grand succès.
Le protagoniste de la comédie est Crispin, serviteur du jeune noble Valerio, amoureux d'Angelica, déjà fiancée. Crispin tente de voler la dot d'Angelica, mais est découvert, et la comédie se conclut heureusement par le mariage des deux jeunes gens. Les dialogues frais et humoristiques, l'intrigue animée et les changements de scène rapides ont assuré le succès de la comédie ; le personnage du serviteur, astucieux mais résigné à son rôle subalterne, réapparaîtra dans d'autres comédies et reflète la condition de Lesage, qui s'efforce de réussir tout en répondant aux exigences des entrepreneurs et des éditeurs.
Le diable boiteux
La même année, Lesage s'impose comme un romancier de premier plan avec Le Diable boiteux, dans lequel le protagoniste, l'étudiant Don Cleofès Pérez Zambullo, transporté par le diable Asmedès sur les toits de Madrid, découvre ce qui se passe à l'intérieur des maisons, tandis que sa maîtresse, Tomasa de Vigigudino, déguisée en soldat, le recherche en vain. Le roman se déroule ensuite en plusieurs aventures qui perdent peu à peu de leur intérêt, excellant dans l'invention du dévoilement magique des toits et dans la représentation comique et satirique de scènes de la vie quotidienne.
Cette œuvre, qui connut également un grand succès, est également une imitation d'un roman espagnol, El diablo cojuelo de Luis Vélez de Guevara, mais les situations décrites sont le fruit de son imagination, et l'atmosphère n'est pas espagnole mais parisienne. La structure narrative s'apparente à celle d'une pièce de théâtre, avec des scènes qui s'enchaînent sans aucun lien, Lesage se contentant d'un goût pour l'aventure réaliste et spirituelle, pour la critique subtile et enjouée, pour le portrait piquant et léger.
En 1736, Lesage publie une troisième édition augmentée de quelques épisodes du Dia y noche de Madrid, de Francisco Santos, et une quatrième l'année suivante, contenant une suite intitulée Entretien des cheminées de Madrid et un commentaire élogieux de l'abbé Borderon, Les Béquilles du diable boiteux.
Turcaret
Édition Turcaret de 1739
Lesage revient au théâtre le 1er janvier 1708 avec la comédie en un acte Les Étrennes. Entièrement remaniée en cinq actes et reprise le 14 janvier 1709 sous le titre Turcaret, elle remporte un succès retentissant et demeure son chef-d'œuvre théâtral. Le protagoniste, Turcaret, homme d'origine modeste enrichi par la collecte d'impôts et les trafics que sa profession lui permet de couvrir, bien que marié, se fait passer pour un célibataire afin de courtiser une fausse baronne, autre escroc qui transmet les riches présents reçus de Turcaret au Chevalier, son amant. Frontin, le serviteur du Chevalier, organise à son tour un vol pour son maître, se rend complice de la « baronne » dans le vol de Turcaret, mais parvient également à dépouiller la fausse noble. La comédie se termine par l'arrestation de Turcaret, révélé être un usurier, et par la boutade de Frontin : « Le règne de Turcaret est terminé. Maintenant le mien commence. »
Avant même sa mise en scène, Lesage avait lu la pièce dans des salons littéraires, et son contenu était déjà connu. Les puissants entrepreneurs, alarmés par la satire violente qu'ils allaient recevoir, tentèrent d'empêcher sa représentation, lui offrant en vain la coquette somme de cent mille francs. Entre-temps, la duchesse de Bouillon lui promit sa protection, lui demandant de la lui lire. Lesage, en raison d'un engagement, arriva avec une heure de retard au rendez-vous et, réprimandé par la duchesse, il répondit que s'il lui avait fait perdre une heure, il lui en ferait gagner deux en partant. Ces deux épisodes visent à souligner la moralité et la fierté de l'auteur, que le Dauphin, futur Louis XV, dut apprécier, lui-même, qui veilla personnellement à ce que la pièce soit jouée. Cependant, malgré son succès, la pièce ne put être jouée que six fois, et ce n'est pas un hasard, car le monde des directeurs de théâtre était étroitement lié à celui de la finance.
En réalité, Lesage n'est pas un moraliste, et encore moins un subversif des mœurs ou un révolutionnaire avant-gardiste. L'enrichissement facile a longtemps été une cible courante de la satire, et il n'était pas particulièrement scandaleux de voir l'immoralité attaquée, notamment sous la forme de son esprit brillant, du naturel vivant de ses dialogues, de la précision de ses analyses psychologiques et de la liberté d'expression favorisée par sa prose – autant d'éléments qui compensent une certaine immobilité de la scène.
Après l'interruption des représentations imposée par la direction du Théâtre-Français, Lesage abandonna tous ses engagements envers ce théâtre, se tournant d'abord vers le Théâtre-Français, pour lequel il écrivit la comédie La Tontine en 1708, représentée cependant seulement en 1732), puis vers le Théâtre de la foire, théâtre populaire, fréquenté par la petite bourgeoisie et le peuple, habitués aux comédies et farces italiennes, pour lequel Lesage produisit une centaine de comédies, d'écriture facile, peu représentées, avec de légères allusions satiriques, juste ce qu'il faut pour ajouter un peu de piquant à des textes qui ne prétendent offrir qu'un divertissement rapide sans prétentions artistiques.
Histoire de Gil Blas de Santillane
Si son écriture théâtrale reste intense mais sans prétention, Lesage réserve son engagement cultivé au roman, restant fidèle à la tradition du roman espagnol, mais raisonné et mesuré selon une sagesse narrative qui ne veut pas déborder en effet.
On dit que Lesage commença vers 1713 son chef-d'œuvre, l'Histoire de Gil Blas de Santillane, dont la première édition, en deux volumes, parut en 1715, une seconde, tout juste révisée, la même année, et une troisième, en trois volumes, en 1724, dans laquelle les aventures de son héros continuent, laissant ouvertes de nouveaux développements qui se matérialisent dans un quatrième et dernier volume en 1735. Lesage continua à réviser le roman jusqu'à sa mort, la version définitive ayant été publiée en 1747.
Lesage raconte l'histoire de Gil Blas, un étudiant d'Oviedo d'origine modeste, qui part étudier à l'Université de Salamanque. Inexpérimenté, il vit des aventures diverses et variées : il est escroqué, kidnappé par des bandits, sauve une femme tombée entre leurs mains et finit en prison sans laisser de traces. Libéré, il se rend avec un ami à Valladolid, où il devient le serviteur d'un chanoine, puis d'un médecin incompétent, avant de devenir lui-même médecin. À Madrid, il découvre le monde du théâtre et de la cour : il revient à Oviedo juste à temps pour soigner son père mourant et y épouse Antonia. De retour à Madrid, il devient le favori d'un comte qui, cependant, tombe en disgrâce ; d'autres malheurs, comme la mort de sa femme, et de nouvelles aventures, qui se terminent néanmoins heureusement par le mariage de Gil Blas avec la belle Dorotea.
Illustration de Gil Blas, 1810
Une convention, en vérité : mais si l’on peut tirer une morale générale de ces aventures, elle consiste à constater combien la ruse est le moteur de l’action humaine : de même qu’avec la ruse les hommes satisfont leurs vices – la passion de l’argent, le désir de progresser à tout prix, tromper les naïfs – de même avec la ruse les bons doivent apprendre à se défendre, et en défendant leur vertu, il est même légitime d’obtenir quelque avantage. D’autre part, chacun doit rester à sa place : vouloir gravir l’échelle sociale, c’est être ambitieux, et l’ambition est un vice qui mène à la ruine.
Le livre fut accueilli avec beaucoup de faveur par le public, mais pas tant par la critique : pour Voltaire Gil Blas, s'il est louable pour un « certain naturel », il est entièrement tiré du roman espagnol Marcos de Obregón, mais l'intellectuel caustique de Ferney n'oublia pas l'ironie que Lesage lui avait adressée dans son opéra-comique Le Temple de Mémoire.
Marmontel, dans son Essai sur les Romans considérés du côté moral, le considère comme un personnage étranger à la vie sociale de son temps et donc incapable, selon lui, d'examiner avec justesse et objectivité les coutumes morales qu'il prétend juger. En revanche, l'abbé Desfontaines lui est favorable : chez Gil Blas, « il n'y a pas d'amas de réflexions subtiles qui étouffent le lecteur, ni de tristes analyses de sentiments ; c'est une succession de faits nécessaires, agrémentés de brèves réflexions sur le sujet : il s'agit à chaque instant de figures et de caractères réels rencontrés parmi les hommes. Lesage n'entraîne pas ses lecteurs dans un monde idéal, mais les divertit pour les instruire. »
Ses contemporains jugeaient Lesage à l'aune de ce qu'il pouvait apporter comme appui aux arguments — et aux illusions — de leur idéologie : pour les penseurs des Lumières, c'était un conservateur doué d'une grande imagination mais incapable de saisir les problèmes pressants, car esclave des préjugés de son temps et finalement tourné vers le passé ; pour les conservateurs, c'était un excellent descripteur des mœurs, qu'il traitait avec légèreté et dénonçait, mais sans acharnement, car il savait que rien ne pouvait les corriger.
Aujourd’hui, alors que ces problèmes semblent si lointains, nous pouvons lire ses livres comme l’expression d’une fantaisie qui ne se satisfaisait que dans le plaisir de sa propre narration, les aventures de son imagination exerçant une fascination omniprésente d’autant plus que nous sommes conscients que ce monde fantastique ne pourra plus jamais être reproduit.
Les appréciations pour Gil Blas viennent de Nietzsche : dans Fragments posthumes, 7 [81], 1881, on peut lire : « Je ne me lasse pas de lire Gil Blas : j’y respire, car il n’y a ni sentimentalité ni rhétorique comme chez Shakespeare. » Dans Œuvres de F. Nietzsche, Milan, Adelphi, 1964 et suivantes.
Les dernières œuvres
Vicente Gómez Espinel
En 1732, il publie les Aventures de Guzmán d'Alfarache, une imitation du livre de Mateo Alemán, immédiatement suivies des Aventures de Ribert, dit le chevalier de Beauchesne, récit de la vie d'un personnage réel, un corsaire tué par les Anglais en 1731. En 1734, il publie l'Histoire d'Estevanille Gonzales, surnommé le Garçon de bonne humeur, d'après Vicente. Les Relaciones de la vida del escudero Marcos de Obregón d'Espinel, publiées en 1618, dont l'inspiration était similaire à celle de Gil Blas.
Le 21 novembre 1735, fut représentée la comédie en prose en trois actes Les Amants jaloux. On lui a même refusé l'autorisation de l'écrire en raison de son intrigue trop complexe et de ses dialogues concis et tendus, presque comme une critique de l'auteur. Son dernier roman, Le Bachelier de Salamanque, fut publié en 1736, mais il ne connut pas le succès car il contenait moins d'intrigue et, surtout, moins d'esprit et plus de mélancolie. Sa créativité a dû diminuer, ou peut-être s'était-il réservé à l'œuvre de son Gil Blas, puisqu'il n'avait alors publié, en 1740, que La Valise trouée, un recueil de trente lettres satiriques prétendument écrites par divers personnages, et, en 1743, Le Mélange amusant de saillies d'esprit et de traits historiques des plus frappants, qui n'est guère plus qu'un recueil d'anecdotes.
Sa vie privée et familiale fut simple, une situation tranquille, celle de la petite bourgeoisie ; une fille qui le suivit toute sa vie, un fils qui devint prêtre et chanoine à Boulogne-sur-Mer, tandis que les deux autres étaient comédiens, au grand dam de leur père, bien que l'un d'eux, Luis-André, l'aîné, ait acquis une certaine notoriété à cette époque sous le nom de Montménil, et ait même joué le Turcaret de son père. Le Sage se réconcilia avec lui dans ses dernières années et apprécia d'assister à ses représentations, mais eut la grande douleur de lui survivre.
À sa mort, le 8 septembre 1743, son père quitta Paris pour se retirer avec sa femme et sa fille à Boulogne-sur-Mer. On raconte que son esprit ne s'éveillait que pendant la journée, puis déclinait le soir dans une mélancolie presque léthargique.
Œuvres
Théâtre
Crispin rival de son maître, 1707
Les Étrennes, 1708
Turcaret, 1709
Arlequin, baron allemand, 1712
La foire de Guibray, 1714
Le monde à l'envers, 1718
Les Pèlerins de la Mecque, 1726
Les Amants de Jaloux, 1735
Romans
La boîte du diable, 1707
Histoire de Gil Blas de Santillane, 1715 - 1747
Don Guzmán d'Alfarache, 1732
Les Aventures de monsieur Robert Chevalier, dit de Beauchêne, capitaine de flibustiers dans la Nouvelle-France, 1732
Estenaville Gonzales, 1734
Le Bachelier de Salamanque, 1736
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