Bourgeoisie et domestiques – histoire sociale – Diane De Keyzer - EO 1997 – peu courant

« Madame est servie – Vivre au service de la noblesse et de la bourgeoisie (1900-1995) »
de Diane DE KEYZER

Puisant aux sources orales (90 témoignages répertoriés), la journaliste indépendante Diane De Keyser a investigué le champ très fermé de la vie et du rôle des domestiques, faisant ainsi entrer dans l'histoire sociale contemporaine les petites gens au service permanent des gens riches.

Traduit du néerlandais par Charles de Trazegnies (un tabac du côté flamand à l’époque !).

Mots-clés : noblesse, bourgeoisie, servante, domestique, cuisinière, femme de chambre, valet de table, bonne d’enfants, gouvernante, nurse, chauffeur, jardinier, concierge, etc.

Avec diverses photos familiales dans le texte. Importante bibliographie.

(soir)
«Madame est servie» fait partie de ces ouvrages salutaires, destinés à déranger notre bonne conscience et à nous faire prendre la mesure exacte des progrès réalisés dans nos sociétés. Ethnographique, l'investigation a des vertus pédagogiques. Diane De Keyzer a donné la parole à ceux et à celles qui en étaient statutairement, ontologiquement, privés. Le matériau recueilli, Diane Keyzer l'a réparti en sections. Quel était le profil social des domestiques ? De quel milieu provenaient-ils majoritairement ? Comment s'effectuait le recrutement ? En quoi consistait le premier contact avec les patrons ? Où logeaient les domestiques ? Quel territoire leur était imparti dans la maison ? Que mangeaient-ils ? Quels dangers couraient-ils ? Comment leur inculquait-on le métier ? De quoi était faite la journée d'une cuisinière ? Quelles étaient les tâches du valet et de la femme de chambre ? Au fil des interviews, toutes ces questions reçoivent des réponses précises et personnalisées. Ainsi se reconstitue un petit monde très codifié, très planifié où chaque être et chaque chose doivent se trouver à leur place, faute de quoi c'est l'ensemble de l'édifice qui risque de s'effondrer. Dans une certaine mesure, le passé se perpétue. La noblesse a légué à la grande bourgeoisie des rites et des pratiques - des «habitus», dirait Bourdieu - qui peuvent, avec le recul, nous paraître aussi étranges que les coutumes des peuples dits primitifs.

Bruxelles, La Longue Vue, EO 1997, dim. 14 x 19,5 cm, 380 pages, poids total : 609 grammes.

Classique état d’usage de couverture et bel état général. Voir mes photos.

Petit prix sympa pour ce livre peu courant dans sa traduction française.